SNCF insatiable: Après le retour de RFF, les IdBus, la modernisation des gares, voila maintenant le covoiturage...

Notre compagnie nationale des chemins de fer, la SNCF, renait de ses cendres en quelque sorte. Après quelques années difficiles où elle fut très proche de la faillite, elle avait du supporter de se voir privée de son réseau de voies ferrées au profit de RFF, Réseaux Ferrés de France, qui heureusement pour elle, la soulagea en même temps de ses 20 milliards de dettes. Elle du vivre quelques années dans cette situation embarrassante d'un opérateur de transport ferroviaire sans réseau ferré, avant de réussir à convaincre le pouvoir exécutif, en contradiction avec les recommendations expresses de la Commission de Bruxelles, qu'une compagnie ferroviaire ne pouvait se passer de la responsabilité sur l'extension et l'entretien de son réseau. Ce fut la victoire particulière de son président lors des Assises du Transport Ferroviaire dans les derniers temps de l'êre Sarkozy.

Depuis,la SNCF nouvelle, n'arrête pas de poursuivre un développement tous azimuths. On aurait pourtant pu penser qu'avec l'état déplorable de son réseau, le coût financier de la construction du réseau de TGV, le poids des coûts sociaux de ses personnels, l'échec sanglant du secteur fret, la menace de l'ouverture des réseaux à la concurrence européenne, et le retour dans ses comptes, en même temps que des actvités de RFF, de ses dettes, la SNCF se devait de se recentrer sur son coeur de métier, le transport ferroviaire.

Que nenni ! La SNCF semble au contraire prise d'une frénésie expansioniste. Le renouvellement des trains Intercités, le nouveau crédo des pouvoirs publics, le programme de réhabilitation des gares, l'expansion des activités routières de transport via Géodis, le lancement des services de transport routier de passagers sous l'enseigne iDBus, voire l'intérêt exprimé pour une prise de controle des chemins de Fer Grecs, tout concourt à faire de la compagnie nationale ce qui est son nouveau crédo, devenir un "Acteur global de la Mobilité".

Or ne voilà t il pas que vient d'apparaitre un concurrent nouveau inattendu, le covoiturage, ce système de partage des frais entre un propriétaire de véhicule et des passagers éventuels, initialement développé pour les trajets domicile-travail, qui se développe maintenant dans le transport moyenne et longue distance. Le site leader en France s'appelle Blablacar et se targue de  3 millions d'adhérents, - son outil de transport-, qui ont transporté 600 000 voyageurs et vogue vers le million, l'équivalent du trafic de l'Eurostar.

De toute évidence, c'est un moyen alternatif au transport par TGV, qui peut menacer la prééminence de la SNCF sur une partie de son activité. Bien plus dangereux que les compagnies ferroviaires étrangères car offrant des transports bien moins coûteuses et sans le besoin d'utiliser un réseau couteux à entretenir et ...controlé par la SNCF  

Une activité qui est donc susceptible de prendre ses clients à notre opérateur national.Or la SNCF, à l'émergence du covoiturage, s'était intéressée à ce type de transport nouveau et avait, semble t il, investi déjà dans un site, 123envoiture.com. Elle vient d'annoncer la prise de controle complète du site auquel elle pense apporter son expertise de la vente de transport et son réseau. De quoi dépasser rapidement Blablacar!

Simplement comment soutenir les 30 milliards de dettes de la société, et comment respecter le désir de l'Union Européenne de mettre en place en Europe une vrai concurrence dans le transport de voyageurs?

A suivre