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CaDerange
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10 septembre 2013

Pénibilité et égalité de traitement Cadres/Ouvriers

Dans la réforme (?) des retraites qui vient d'être annoncée par le Premier Ministre, nous venons de voir apparaitre un paramètre supplémentaire qui va interférer sur le calcul des retraites qui est le pénibilité du travail que les uns et les autres ont effectués durant leurs carrières.En décidant de l'annoncer dans ce cadre, nul doute qu'il va susciter des attentes de ceux qui font des travaux pénibles pour que cette spécificité se traduise par une compensation monétaire ou sous forme d'une anticipation du départ en retraite 

Cette notion nouvelle n'existe dans aucun autre pays ni système de retraite et il va falloir définir d'abord,-et ca ne va pas être facile-, et dont il va falloir "compenser" les conséquences sur la retraite d'une manière ou d'une autre.

SEsperancedeVies

 

Il ressort en effet des statistiques de l'Insee, de l'Ined rassemblées dans le rapport du Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance Maladie, HCAAM, dont je vous avais rapporté les travaux dans un message du 19 janvier 2013 qu'effectivement, il y a une différence significative entre des espérances de vie, mesurée à 35 ans, entre hommes et femmes et entre les différentes catégories sociales. Les ouvriers hommes dont les activités peuvent être plus pénibles que celle des employés et des cadres sont les moins gatés avec 76 ans d'espérance de vie contre 82 pour les hommes cadres mais aussi 84 pour les femmes ouvrières et 87 pour les femmes cadres

Il existe d'autres critères de comparaisons dans ces statistiques qui donnent des résultats un peu différents, comme l'espérance de vie à 60 ans ou encore l'espérance de vie sans incapacité, mais elles montrent toutes ce classement relatif entre ouvriers,employés et cadres et entre hommes et femmes. Par contre le rapport du HCAAM  mentionne immédiatement que cette corrélation ne livre pas d'explication sur les causes de ces différences et que les liens entre situations sociales et état de santé peuvent emprunter de multiples chemins!

Il va donc falloir établir un lien entre causes et conséquences et ne pas considérer comme un acquis que le fait d'appartenir à telle ou telle catégorie sociales et sexe justifie automatiquement d'un traitement différencié. Il est mentionné par exemple que l'inégalité de santé serait en quelque sorte une "cause" de l'inégalité sociale, les personnes en bonne santé ayant davantage de chance d’occuper une position élevée dans la société. En sens inverse, une position sociale élevée favoriserait une bonne santé et ce serait  donc l'inégalité sociale qui serait la « cause » de l’inégalité de santé.

Enfin l'inégalité de santé est liée à des caractéristiques génétiques mais également à des différences comportementales importantes comme par exemple le  tabagisme qui est deux fois plus elevé chez les ouvriers/(es) que chez les cadres,une prévalence de l'obésité deux à trois fois plus elevée et une plus forte consommation d'alcool. L'alcoolémie, le tabagisme et l'obésité sont également des attitudes comportementales qui sont largement responsables des différences d'espérance de vie entre hommes et femmes.

Vous voyez dejà que le problème de la penibilité que vient de lancer notre Premier Ministre ne sera pas simple à analyser comme on auraut pu penser en première instance et encore moins et à "compenser".
Nous en discuterons dans un message suivant...  
  

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Commentaires
S
Ce que je crains, c'est qu'au nom du "respect humain", les facteurs comportementaux soient "mis sous un mouchoir". Ne pas culpabiliser Billancourt! Le coefficient de pénibilité sera attribué systématiquement aux salariés pouvant se réclamer de cette catégorie professionnelle. Leur part de redistribution étant ainsi majorée, c'est celle des autres qui devra être diminuée. <br /> <br /> Heureusement, cette discrimination systématique n'affectera, en principe, que la retraite de base, qui est devenue la part la plus faible de la retraite des cadres et des professions indépendantes. La préparation de la retraite sera la première affectation de l'épargne, mais le problème est qu'elle est le gibier le plus apprécié des politiques.
CaDerange
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