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CaDerange
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2 juin 2013

Les vicissitudes de la Chimie des plastiques

  • Dans la chimie de base, celle des gros volumes et des gros investissements, les résultats et les difficultés diffèrent suivant les grands produits que l’on fabrique. Le plus critique en ce moment est la filière des PVC ou poly chlorure de vinyle, une matière plastique produite à partir de pétrole bien sur pour fabriquer toutes sortes d’objets en plastique dont leur débouché majeur, les bouteilles d’eau. Une activité qui a vu ses ventes diminuer de 30pct depuis 2007 et qui souffre plus particulièrement en ce moment de la compétitivité retrouvée de l’industrie américaine due aux gaz de schistes.

  •  Au point que pour un chimiste, il fallait absolument se débarrasser de cette filière si on voulait pouvoir dégager des résultats corrects. C’est ce qu’avait réussi à faire Arkéma l’année dernière en vendant ses actifs PVC au groupe américain  Klesch qui est devenu, sous le nom de Kem One, le troisième producteur de PVC européen avec 700 000 tonnes de capacité de production. Une activité complètement intégrée qui emploie 1800 personnes sur dix sites.
    Arkema l’avait vendu pour l’euro symbolique et avait laissé dans l’affaire 100 millions d’euros pour en assurer la trésorerie pendant un certain temps. La bourse avait salué cette vente considérée, même à l’euro symbolique, comme une réussite inespérée pour son PDG, Thierry Le Henaff.
    A l’opposé, on aurait pu considérer que le racheteur, l’américain Klesch en l’occurrence, était le gogo de cette cession. Ca n’aurait pas du être le cas, la règle du jeu dans ce genre de cession étant que vous retrouviez dans les synergies avec les actifs du repreneur, des coûts d’exploitation allégés par un plus grand diviseur pour les frais de gestion et donc des marges. Sans compter quelque pépites içi ou là dans l’ensemble des installations que vous avez racheté. Et puis les périodes de difficultés dans ces activités cycliques ne durent pas éternellement et on peut bien admettre une ou deux années de pertes avant de se refaire une santé, surtout au prix où l’on achète les actifs. Le résultat, trois ans plus tard, est de disposer d’un outil de production à la capacité largement accru, qui ne vous a pas coûté cher et qui dégage enfin des marges dans un marché reparti à la hausse.
    Ca ne s’est visiblement pas passé comme cela pour Klesch puisque Kem One a du depuis déposer son bilan et qu’il est actuellement en redressement judiciaire. On attend les offres des repreneurs potentiels et son choix par le Tribunal de Commerce pour mi juillet, s’il se présente un repreneur acceptable bien sur. Sinon ce sera à Monsieur Montebourg de prendre le relai.
    L’amusant dans cette reprise c’est qu’Arkéma, le petit malin, a, semble t il, été rattrapé par l’affaire car d’une part il a été attaqué en justice par Monsieur Klesch pour dissimulation de la situation réelle de la dite filière et semble avoir déjà fait amende honorable puisqu’il a remis de l’argent dans l’affaire !
  • Autre consolidation du même type dans cette filière troublée du PVC, c’est Solvay cette fois, le groupe belge qui a racheté les actifs de Rhodia pour apparemment s’emparer de son PDG, Jean-Pierre Clamadieu, qui vient de se séparer de ses actifs dans cette filière au profit d’une joint venture 50/50 avec Inéos un autre grand de la chimie de base européenne.
    La dite joint venture baptisée, SolVin, regroupera les activités des deux groupes dans le PVC, la soude caustique et les dérivés du Chlore. Elle devrait devenir le numéro 2 dans le monde de cette filière derrière le japonais Shin –Etsu. Un ensemble qui emploiera 5650 personnes dans 9 pays et 17 sites de production et qui a dégagé un résultat de 257 millions d’euros pour un chiffre d’affaire de 4,3 milliards d’euros.
    Les synergies devraient venir de la spécialisation des usines par gamme de produits, de l’optimisation des achats, de celle des consommations énergétiques et d’une meilleure logistique.
    Solvay a obtenu de sortir de la Joint Venture d’içi quatre à six ans à un prix déjà fixé.

  • Autre consolidation à venir annoncée par la même occasion par Solvay. Celles des activités PVC d’Amérique du Sud qui sera regroupée sous la bannière d’Indupa.     
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