Pétrole: La situation au Brésil

Si vous suivez réguliérement l'activité pétrolière, vous pensez sans doute que le Brésil et sa compagnie nationale Pétrobras sont devenus un nouvel Eldorado à la suite des découvertes des gisements dit pré-salifères,c'est à dire situé sous la couche de sel épaisse( 2000m)  qui couvre le sous sol marin au large des côtes brésiliennes.C'est vrai en ce qui concerne le pays lui même qui se retrouve en effet être devenu une zone d'exploration prometteuse, ça l'est beaucoup moins pour Pétrobras qui souffre des maux bien connus des sociétés nationales, une certaine nonchalance d'abord mais aussi la limitation des prix à la pompe par les pouvoirs publics qui affecte parfois sévèrement les profits et l'attractivité de la société pour des investisseurs.

Autre obligation exigée de Pétrobras par les pouvoirs publics, conserver la maîtrise,autant que faire se peut, de tous les gisements de pétrole ou de gaz découverts au Brésil, ce qui suppose d'investir dans les travaux d'exploration et la mise en exploitation de ces gisements 30pct des frais qui devront y être engagés. Des sommes colossales dont malheureusement Pétrobras ne dispose pas.

A la suite des débuts de mise en exploitation de Tupi( 192 millions de Barils extraits depuis 2008), Pétrobras s'est rapidement trouvé débordé par une dette qui se monte à 74,2 milliards de dollars et par des besoins de financement de 237 milliards de dollars à consacrer à l'exploration sur 5 ans, de 2012 à 2016, pour pouvoir conserver le controle des gisements découverts. La conséquence de ces errements de politique c'est que, d'une part, Pétrobras a du lever sur le marché des sommes colossales et que ,d'autre part il  fallu accepter la présence des grandes compagnies pétrolières  mondiales pour aider le Brésil a exploiter ses potentialités énergétiques.

Pétrobras a réussi sa levée de dette en empruntant 11 milliards d'obligations sur 3, 5,10 ou 30ans à des taux fixe variant de  2,14 à 5,76 pct d'intérêt et variable. Pétrobras compte lever 20 milliards sur les quarante proposés à l'emprunt.Le plus haut montant jamais levé par une entreprise d'un pays émergent auprès des investisseurs internationaux.

Quant au pays lui même il vient de mettre en adjudication via l'Agence Nationale du Pétrole, ANP, 289 blocs pour l'exploration pétrolière, de toutes tailles, onshore et offshore,tout au long des côtes du Brésil qui sont supposées. Des zones peu explorées jusqu'à maintenant mais dont on espère, de par leur continuité avec les côtes d'Afrique, Ghana, Nigéria, Guinée équatoriale, Gabon, Angola de l'autre coté de l'Atlantique des espérances de ressources de 9 milliards de barils.

64 compagnies pétrolières de tous les pays du monde sont venus participer aux enchères. Total, qui y a participé, a remporté 10 blocs dont certains considérés comme prometteurs au large de l'Amazonie et certains proches de la frontière guyanaise. Une approche plus offensive chez Total que celle qui avait prévalu ces dernières années et n'avait pas donné de très bons résultats. Cette fois-çi, Total a mis sur la table 130 millions d'euros pour acheter les droits sur ces 10 blocs. Au total, ce sont 1,4 milliards de dollars que l'Etat Brésilien a récupéré sur les 1432 blocs qui ont trouvé preneurs.