Chypre et les gisements gaziers dans la zone
A l'occasion de la crise bancaire chypriote, vous avez probablement entendu parler de garanties qu'aurait pu donner l'état chypriote pour des prêts bancaires destinés à sauver son système bancaire.Garanties qui auraient été basées sur des gisements gazierssitués dans les eaux territoriales de l'Ile.Vous avez depuis entendu parler également de découvertes positives de gisements dans les eaux territoriales de l'état d'Israel
J'avais eu l'occasion dans un article de Brèves de blog du 18 septembre 2012 de faire le point sur les découvertes potentielles de gisements de gaz dans cette zone que je vous invite à relire, tellement elles peuvent modifier la situation économique et politique dans cette zone entre Chypre, la Turquie et Israél. Là,où il y a du grain à moudre en effet, les problèmes sont susceptibles de trouver beaucoup plus facilement des solutions qui bénéficient à tout le monde.
La carte ci contre vous donne les permis d'exploration que la République de Chypre vient de mettre en adjudication et les compagnies qui ont déjà signés des accords pour les explorer. La compagnie texane Noble Energy tout d'abord qui a déjà annoncé des découvertes dans les eaux territoriales contigües d'Israël et qui connait bien la géologie de la zone, l'italien ENI et le français Total en attendant d'autres adjudicataires.
Car la zone est supposée contenir des réserves gazières considérables de 3500 milliards de m3 de gaz, soit l'équivalent de la consommation mondiale annuelle de gaz.D'après la Kretyk, la compagnie pétrolière chypriote, 1700 milliards seraient dans les eaux territoriales chypriotes et 1100 ont déjà été confirmées par Israël comme étant l'estimation des réserves dans ses propres eaux territoriales.
Quelques menues difficultés néanmoins pour pouvoir les exploiter. La contestation de la Turquie à l'exploration de blocs "chypriotes". Le Liban et l'Egypte qui revendiquent également une part du gateau. Et enfin les problèmes techniques pour mettre sur le marché les volumes de gaz qui seront éventuellement extraits de ces gisements. Il faudrait installer une usine de liquéfaction de ce gaz sur l'Ile de Chypre et un port d'exportation qui couteraient au bas mot une dizaine de milliards de dollars d'investissements, le passage par un gazoduc turc étant exclu en l'état actuel des relations entre les deux pays.
De ce fait les premiers volumes exportables ne devraient pas être disponibles avant 2018 au plus tot.Ils pourraient atteindre néanmoins les 60 milliards de m3 en 2020 ce qui donnerait à Chypre des revenus annuels de l'ordre de 500 milliards d'euros. De quoi calmer les inquiétudes de la BCE et de l'Union Européenne sur le remboursement de leurs prêts...