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CaDerange
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28 mars 2013

Retraite: Quand le système des retraites par repartition montre ses limites.

Nous voiçi de nouveau, après les épisodes multiples de révision des systèmes de retraites de ces dernières décennies, dont celui de l'êre Sarkozy, dans le psychodrame d'une nouvelle révision de ces systèmes de retraites. Seule différence ce sont désormais les socialistes qui ont le problème à regler et plus la droite, mais, comme vous allez voir dans les mois et années à venir, avec les mêmes vieilles recettes.

Car les faits sont tétus! Les déficits accumulés que l'on espère voir disparaitre à coup de mesurettes en attendant le "grand jour" de la reprise économique frappent encore. Ils sont toujours là malgré les mesures déjà prises et en particulier la seule significative, celle de l'allongement de l'age de départ en retraite à 62 ans.

C'est la beauté du système de retraite par répartition mis en place immédiatement après la seconde guerre mondiale que de faire financer par les contributions des actifs sur leurs salaires (ainsi que celles de leurs "patrons") les retraites de ceux déjà partis. Seul inconvénient, il faut que les deux masses d'argent, celle des contributions prélévées et celle des retraites servies, s'équilibrent pour que le système fonctionne. Sinon, soit le système s'enrichit au profit des caisses de retraites s'il y a plus de contributions que de retraites servies, soit il s'appauvrit s'il y a plus de retraites servies que de contributions.

Les élements de cet équilibre sont bien connus et ne changent pas d'une sensibilité politique à l'autre. Ce sont, coté recettes, la croissance économique des entreprises et les taux de prélèvement des cotisations, salariaux et patronaux, sur les salaires et, coté dépenses, le nombre de retraités à qui les caisses doivent payer les retraites.Ce nombre de retraites à payer est lui même dépendant, de la durée pendant lesquelles elles sont payées, c'est à dire la différence entre l'age de départ en retraite et l'age de décès des retraités.

Si l'on revoit l'évolution d'un tel système depuis son instauration, on voit qu'au début de la mise en place du système, on avait peu ou pas de retraités ayant des droits à exercer, et relativement beaucoup de salariés cotisants avec, à l'époque, des taux de cotisation faibles. Pendant quelques décennies, le nombre de cotisants  et le nombre de retraités ont évolués harmonieusement sans remettre en cause l'équilibre financier du système. En parfaites cigales, on en profita même pour favoriser içi ou là l'accroissement du montant de ces retraites.

Le système atteint alors un équilibre rélativement stable pendant de longues années durant lesquelles le développement économique vint compenser l'accroissement  du nombre d'ayant droits. Petit à petit néanmoins, le ralentissement de cette croissance et l'arrivée en retraite de classes d'ages de plus ou plus nombreuses liées au baby boom d'après guerre vint perturber cet équilibre. D'autant plus que vinrent se greffer sur cet accroissement du nombre de retraités, les conséquences de l'amélioration de nos systèmes de soins et de la médecine, l'accroissement de l'espérance de vie. Il en résultât des négociations fréquentes sur le rétablissement de ces équilibres financiers, à coup d'accroissement des prélèvements sur salaires patronaux et salariaux.L'inconvénient de ces accroissements de prélèvements c'est qu'ils avaient un impact direct sur le coût de fabrication des produits de nos industries dans leurs usines et donc sur leur compétitivité.

Le coup de grace du système vint avec l'avancement de l'age de départ en retraite à 60 ans qui, d'un seul coup, augmenta de 5 ans la durée de paiement des retraites nouvelles. Il fallu même négocier entre partenaires sociaux un financement particulier pour "faire le pont" de ces retraites entre 60 et 65 ans.

Depuis les choses ne sont allées que de mal en pis. L'accroissement de l'espérance de vie et donc de la durée du service des retraites s'est poursuivie inexorablement. L'émergence des ex pays en voie de développement comme acteurs économiques incontournables vint combattre les positions de nos industries à nos dépens, même si elle se traduisit aussi par un accroissement global des marchés.

Nous, français,confronté au problème au même titre que les autres peuples européens, mais confits dans notre ignorance économique et dans le déni de réalité, furent les derniers à réagir pour rétablir cet impossible équilibre financier. C'est ainsi que nous n'en sommes arrivés qu'aux 62 ans d'age de départ à la retraite là ou le reste de l'Europe en est au minimum à 65, voire 67. Nos politiques en l'occurrence n'ont pas été particulièrement brillant en refusant l'inévitable, contraints qu'ils sont par leur seul objectif, leur réelection! Nicolas Sarkozy, lui même, alors que le passage de l'age de départ en retraite à 63 ans était acquis, ou tout au moins n'aurait pas donné lieu à davantage de manifestations que celui à 62 ans, revint en dernière instance à 62 ans, une des mesures les plus stupides de son quinquennat.

Deux ans plus tard les chiffres montrent que le système est toujours aussi déséquilibré sur fond de crise économique persistante, de refus de réduction du niveau de vie de l'Etat et de la fonction publique et de manque de compétitivité récurrent de notre industrie qu'en plus on matraque à coup d'impots supplémentaires!

A suivre 

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Commentaires
S
Le régime par répartition est le seul qui mette à l'abri de l'inflation et de la spoliation, mais encore faut-il qu'il soit compris. Or la majorité des français pensent que c'est LEUR argent qu'on leur ressert sous forme de retraite. Et beaucoup de politiques flattent cette ignorance. D'où la crise actuelle et les réformes qui vont toutes dans le même sens, la diminution du pouvoir d'achat, alors que le système était censé le maintenir.
CaDerange
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