Carence: un cadeau électoraliste?

Madame Lebranchu, notre Ministre de la fonction publique, vient d'obtenir de notre Président l'abrogation du jour de carence dans la fonction publique, un mesure emblématique du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

En France,en effet, en cas d'arrêt maladie, la Sécurité sociale et les caisses complémentaires ne mettent pas en place immédiatement leurs indemnités compensatrices pour remplacer les salaires non perçus. C'est ce que l'on appelle le délai de carence qui est de trois jours de salaires non indemnisés en cas d'absence dans le secteur privé, alors qu'il n'en existe pas dans le secteur public. Une des raisons de ce delai de carence était de lutter contre l'absentéisme et en particulier le petit absentéisme.L'absence au travail pour cause de chasse, vendanges ou toute sorte de raison était une pratique courante que le délai de carence a largement éradiqué.Par contre son absence dans le secteur public, outre l'encouragement à la prise de congés gracieux, constituait une sorte de déni de justice entre employé du privé ou du secteur public.

On avait constaté par ailleurs que les absences de courte durée étaient en fait les plus pénalisantes en ce qu'elle désorganisaient les équipes le matin à la prise du travail sans pouvoir y réagir. Les hopitaux en particulier s'en plaignaient beaucoup.  

C'est la raison pour laquelle, le gouvernement Fillon avait décidé en 2012, à la fois de revenir sur cette inégalité public/privé et de lutter contre l'absentéisme dans les services publics en introduisant dans le secteur public une journée , une seule, de carence. On aurait pu, me diriez vous, avoir initié cette harmonisation dans l'autre sens,en supprimant au contraire une journée de délai de carence dans le secteur privé, en attendant mieux, mais ca n'aurait pas permis de lutter contre le petit absentéisme très pénalisant.

La mesure n'avait pas plu dans le public et les syndicats, toujours à l'affut d'un mécontentement, s'en étaient plein amèrement. C'est donc une réponse à leur insatisfaction, en même temps qu'une compensation au blocage des salaires que Mme Lebranchu a obtenu de François Hollande. La maîtrise du petit absentéisme dans les hopitaux, elle doit s'en moquer malgré le lobbying intense de la fédération des Hopitaux qui s'est battu pour son maintien et qui avait constaté,depuis son instauration, une diminution de cet absentéisme de 7pct.

Pour elle, le jour de carence était injuste, inutile, inefficace et humiliant, rien que ça! Quant au surcoût (60 millions d'euros/an!) , à la désorganisation des hopitaux et au retablissement de l'injustice Public /Privé, elle n'en a cure...

Circulez il n'y a rien à voir.