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CaDerange
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19 février 2013

Quand EDF assure la relance du nucléaire....en Grande Bretagne!

J'avais eu l'occsaion de vous alerter à plusieurs reprises sur le fait que notre société nationale de production et de distribution d'électricité, EDF, allait devoir s'endetter lourdement pour....assurer le renouvellement des centrales nucléaires de la Grande Bretagne de par le fait qu'elle avait racheté British Energy son homologue britannique.

A priori il n'y avait rien qui empéchât un tel rachat, et il y avait même une certaine logique dans le cadre de l'Union Européenne à ce que telle ou telle société nationale se développe en dehors de son pays d'origine. C'est en tous cas ce qu'aurait fait ou essayé de faire une société privée. Sauf que dans le cas d'EDF, même si une partie de son capital a été mis sur le marché et si EDF est coté en Bourse  l'Etat français en possède toujours 85 pct,a des administrateurs à son Conseil d'Administration et nomme le président.On peut donc dire que c'est l'Etat Français qui en assume de fait la direction, qui en définit la stratégie, qui en fixe les tarifs et qui en accepte les grandes orientations de développement. En notre nom à tous puisque,c'est bien connu, l'Etat c'est nous.

L'autre particularité de cette industrie c'est qu'elle doit faire face à des montagnes d'investissements pour l'avenir et des choix énergétiques qui n'ont rien à voir avec la pure logique économique. En décidant de racheter British Energy, EDF et son actionnaire l'Etat savait qui'il allait de ce fait rajouter à la montagne d'investissements nécessaire à la satisfaction des besoins de son pays d'origine celle des besoins de la Grande Bretagne. Avez vous pour autant assisté à un débat public sur ce sujet? Que Nenni! Il est curieux que l'on organise ce genre de débat démocratique fort couteux sur tel ou tel sujet, et actuellement sur la construction d'un stockage souterrain de dechets nucléaires à Bures, et que nous n'ayons pas été consulté sur l'engagement d'EDF en Grande Bretagne. Mais passons...

Si je vous en reparle aujourd'hui, c'est parce que les discussions sont en cours avec les autorités britanniques sur l'évolution du nucléaire britannique et qu'il me parait normal que vous en soyez tenu au courant. Un débat inifiment plus important pour l'avenir de la France que celui sur le mariage des homosexuels.

C'est donc parti. Pour assurer la satisfaction des besoins en électricité de la Grande Bretagne, il faut d'ores et dejà y construire quatre centrales nucléaires qui seront au niveau de sécurité de notre EPR. Vous avez bien entendus, Quatre centrales EPR, Alors que nous avons toutes les peines du monde à terminer la notre.D'une certaine manière c'est nous, français, qui allons payer le surcoût de la tête de série qu'aura constitué Flamanville et ce sont les anglais qui bénéficieront du coût de la centrale de serie.

Les discussions sont en cours depuis des mois avec le gouvernement britannique pour définir le prix de vente de l'électricité nucléaire qui devrait permettre à EDF Energy de rentabiliser correctement cet énorme investissement, ou plus simplement de le lui permettre, car sans rentabilité assurée sur le long terme, il n'y a plus de construction de centrale. C'est dire combien cruciales sont ces discussions. Souhaitons que la direction d'EDF qui les mène arrivent à faire "payer les anglais", au juste prix s'entend, pour que ce ne soit pas nous, français, qui devions prendre le relai.

Deuxième facteur à prendre en compte pour amortir autant que faire se peut cette montagne d'investissements, trouver si possible des partenaires pour y participer. Ce devait être Centrica, une autre société, privée, issue de la privatisation, qui devait y participer pour 20pct. Elle vient d'annoncer qu'elle renonçait à y participer à cause de "l'allongement du calendrier d'un retour sur investissement dans un projet de cette échelle". En clair il faut trop longtemps pour construire quatre EPR, cf Flamanville, et le retour sur un tel investissement, de ce fait, n'est pas assez rapide pour satisfaire nos actionnaires. Elle a trouvé par contre 500 millions (de £) pour racheter ses propres actions. Ce ne sera donc pas les actionnaires de Centrica, anglo-saxons en majorité, qui financeront mais peut être bien les actionnaires...d'EDF !

EDF, qui sait ne pas avoir les reins assez solide pour tout assumer, cherche depuis longtemps des volontaires et a trouvé l'electricien chinois CGNPC avec lequel elle coopère depuis des années en Chine. Reste à le faire signer un accord de coopération pour prendre en charge la part abandonnée par Centrica.Or tout le monde sait combien les chinois sont habiles à négocier. Eux ont le temps, ce qu'EDF Energy n'a pas vraiment...  

Même le négociateur, français, pour EDF Energy,Vincent de Rivaz, pense que le risque lié à la construction, les 60 x 4= 240 milliards de livres des 4 EPR,"ne doit pas être payé par le client". Espérons que cette remarque n'est que de la com à destination locale, car si ce n'est pas le client, ce ne peut être que...l'actionnaire !

A suivre...de près!

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CaDerange
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