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CaDerange
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2 février 2013

La nationalisation temporaire à l'essai...dans l'Eure

Vous savez que notre Ministre du Redressement Productif est un convaincu de la nationalisation temporaire qu'il avait envisagé dans le cas de l'usine ArcelorMittal de Florange pour résoudre le problème social qui se posait dans cette usine métallurgique.Làs, le Premier Ministre et le Président ont retoqué cette idée brillante et choisit finalement la fermeture des hauts fourneaux pour cause d'absence d'argent dans les caisses.

Qu'à celà ne tienne! C'est un département cette fois, celui de l'Eure, qui a décidé de tester la formule à son niveau en rachetant l'usine des papèteries d'Alizay le 12 décembre dernier et surtout en réussissant à la revendre quelques mois plus tard. La papèterie d'Alizay est une usine d'un niveau très correct de performance qui aurait du continuer à produire dans des circonstances différentes. Pas de chance la production de papier est sinistrée en Europe. La faute à la dématérialisation du papier ( c'est à dire internet) et à la morosité économique.Les volumes de papier vendu en France ont baissé de 6 pct en 2012.

Les grands du papier, qui sont finlandais, sont tous en train de se restructurer pour répondre à cette baisse de leurs ventes.UPM vient d'annoncer la vente de deux de ses sites et Stora Enso en a fait de même en novembre.Quant à celui d'Alizay, qui peut fabriquer jusqu'à 800 tonnes de ramettes/jour, son propriétaire, le finlandais M Réal l'avait arrétée en mai 2012 et avait licencié 300 salariés soit 90pct de l'effectif. M Réal avait néanmoins accepter, à la demande des syndicats de leur laisser la possibilité de trouver un acheteur jusqu'à la fin de l'année.

Un thailandais, Double A, avait déjà étudié la reprise du site mais n'avait pas réussi à se mettre d'accord avec M Réal sur le prix de vente, M Réal en demandant 22 millions d'euros et Double A ne voulant le payer que 18. Il fallait donc trouver une bonne âme pour combler la différence. Qui croyez vous qui accepta de prendre en charge les 4 millions manquants? Le Conseil Général de l'Eure, c'est à dire le contribuable.

Ce dernier racheta donc la papèterie pour 22,2 millions d'euros en décembre et la revendit le 23 janvier à Double A.Elle est prévue redémarrer en juin avec 200 salariés qui pourraient monter à 250 si les ventes augmentent. L'avenir nous dira si la société Thailandaise réussira à rendre son investissement rentable là où les finlandais ont échoué.

Quant à Monsieur Montebourg, il est venu assister à la cérémonie de transfert de propriété.Peut être en a t il profité pour demander quelques tuyaux à ses confrères provinciaux pour réussir un telle affaire, lui qui tout en bénéficiant d'un Ministère et de ses employés pour y parvenir, n'a pas réussi à trouver un repreneur en temps voulu, ni à convaincre Mittal et le Premier Ministre de faire ce premier portage en capital pour les hauts fourneaux de Florange. Ah qu'il est dur d'être Ministre,et surtout du Redressement Productif, dans notre pays!

On peut néanmoins se poser la question de ce qu'il se serait passé si le Conseil Général n'avait pas trouvé de repreneur....

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Commentaires
S
Cette affaire, que vous décrivez si bien, confirme ce qui est pour moi une évidence: les électeurs contribuables ne s'intéressent pas du tout à ce que font leurs élus de leur argent. Ces élus proclament d'ailleurs que les taxes locales qu'ils font payer ne font que compenser l'avarice de l'État. Façon de faire oublier une décentralisation qui n'est, de toute façon, pas vraiment enregistrée dans les têtes. Ce qui justifie, aussi, votre "lapsus": parler de nationalisation alors que ce n'est qu'une départementalisation. La nationalisation sera celle de l'ardoise, que l'État paiera finalement, sous la forme d'un coup de pouce à sa dotation.
CaDerange
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