Interview ou jeux du cirque radiophoniques ?

L'interview de Marine Le Pen par Monsieur Bourdin a donné lieu à un incident entre les deux personnes, l'un essayant de mettre l'interviewée en difficulté sur sa non condamnation d'un commentaire public exprimé par Monsieur Collard sur Monsieur Peillon et l'autre essayant de ne pas répondre à la question de Monsieur Bourdin pour faire ce pour quoi elle pensait être venue, parler de politique.

Ce commentaire n'a rien à voir sur les opinions de Madame Le Pen que je vous laisse juge d'appréciez ou non comme vous le pensez, mais sur la dérive à mon sens de l'attitude des intervieweurs et de la manière dont ils mènent leurs interviews. Monsieur Bourdin m'avait paru au début de ses interventions à la radio  comme un intervieweur équilibré, laissant s'exprimer son interlocuteur tout en lui posant les questions précises et parfois embarrassantes que l'auditeur ou le télespectateur aurait aimé pouvoir lui poser en direct, s'il en avait eu le talent bien entendu. Avec le temps et la célébrité, il me semble évoluer vers le même défaut que nombre de ces collègues, qui est de vouloir mettre en difficulté la personnalité interviéwée par tous les moyens, en l'empéchant de parler par exemple, et au détriment de l'expression des idées de son interlocuteur.

Il existe une autre intervieweuse du même style qui est Madame Anne Sophie Lepix qui officie le dimanche sur une chaine télé et dont le grand jeu consiste également à empécher son interlocuteur de parler en parlant plus vite et plus fort que lui, jusqu'à ce que l'interviewé finisse par se taire, ce qui doit correspondre, en terme de boxe, par le KO Technique.

Je pensais que le but d'un interview était de faire s'exprimer la personnalité invitée sur ses idées et que le rôle de l'intervieweur était de jouer les faire valoir de façon à ce que l'interviewé puisse exprimer le plus clairement possible ses idées  pour la meilleure compréhension possible de l'auditeur.

La règle du jeu  de cet exercice de nos jours semble avoir changé et ne plus consister à faire exprimer ses idées par l'intervieuwé mais se résumer à un match entre les deux interlocuteurs avec au final un gagant et un perdant. Un pendant radiophonique ou télévisuel en quelque sorte des jeux du cirque antique.

Dans ce type d'exercice, il est évident que c'est le plus entrainé, et celui qui a le moins à y perdre, le journaliste, qui a la plus de chance de gagner ce qui est devenu un combat.

Notons que dans ce combat, les tendances politiques du Bourdin ou de la Lepix de service apparaissent assez rapidement et que le dit interview est de toute évidence plus facile à surmonter pour un intelocuteur dont l'intervieweur partage les idées....