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CaDerange
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6 janvier 2013

Energie: Attention, le charbon revient !

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Dans mon message du 10 décembre, je vous faisais part du retour du gaz et du charbon dans le mix énergétique du futur du fait de l'abandon du nucléaire dans certains pays du monde, de la faible contribution des énergies renouvelables aux besoins énergétiques de la planète et de la facilité d'accès à ce dernier combustible à pas cher dans beaucoup de pays du monde et en particulier les pays émergents. Je vous faisais part, de ce fait, de mon inquiètude sur notre capacité collective à réduire nos émissions de CO2 et à maitriser le réchauffement climatique, ce que l'insuccès de Doha est venu confirmer;

C'est exactement ce qu'est venu confirmer un rapport de l'Agence Internationale de l'Energie en date du 17 décembre. Elle prévoit une montée régulière de l'utilisation du charbon qui devrait amener ce combustible à la première place ex aequo avec les produits pétroliers comme énergie primaire la plus utilisée sur la planète d'içi 2017 à 4,4 milliards de tonnes des deux énergies primaires consommés tous les ans.Ce sont la Chine et l'Inde qui mènent la danse.Le charbon, si l'on veut bien oublier un instant son caractère polluant, offre de grands avantages sur ses concurrents. Il est disponible en grande quantité dans beaucoup de pays du monde, il est infinlment plus facile à transporter avec un simple vraquier alors que le GPL necessite usine de liquéfaction au départ, méthaniers sophistiqués pour le transport et dépot de regaséification à l'arrivée. Enfin bruler du charbon revient au tiers du prix de revient de l'éolien et du solaire. Reste à maitriser les emissions de CO2 double de celle du gaz et la dangérosité des exploitation de mines en Chine par exemple(2500 morts par an)    

La Chine, qui consomme déjà plus de 45 pct du marché du charbon mondial vient juste de relancer son plan nucléaire mais avec prudence et une moins grande ampleur qu'avant la catastrophe de Fukushima. Elle dispose sur son propre territoire de mines de charbon multiples et bénéficie de celles de la Mongolie au nord. La demande en charbon est telle qu'en 2010 son approvisionnement à partir de Mongolie a crée un embouteillage monstre de camions sur plus de 130 km entre les deux pays. Dans les quatre ans à venir d'içi 2017 il est prévu la mise en service de 160 centrales au charbon qui viendront s'ajouter aux 620 existantes. 

La demande de l'industrie pour l'acier crée également une demande additionnelle pour du charbon à coke pour alimenter les hauts fourneaux des acieries qui ne vont pas cesser de se construire dans le pays.Les compagnies minières se préparent pour une augmentation de la demande de charbon de 50pct d'içi 2035  et un doublement de la demande en charbon à coke. Ils s'intéressent à l'Australie, bien sur, premier exportateur mondial mais aussi à de nouveaux pays comme la Mongolie, le Mozambique ou le Botswana et la bataille est déjà lancé entre compagnies chinoises, japonaises,russes et sud coréenne pour emporter l'exploitation de la mine de Tavan Tolgoi en Mongolie.  

L'Inde de son coté, peu riche en energie primaire,a déjà lourdement investi  en Indonésie et en Australie et devrait dévenir rapidement le second importateur mondial après la Chine mais devant les Etats Unis. Ces derniers sont également riches en minerai avec des gisements importants au Wyoming et  au Montana mais du fait du coût très bas là bas( 3,5 fois moins cher qu'en Europe) des gaz de shistes, ils ne seraient exploitables que pour l'exportation. Or les écologistes s'opposent au gigantesque plan d'évacuation du minerai via 2400 km de lignes de chemin de fer et pas moins de 5 ports à construire sur la cote Nord Ouest des Etats Unis et du Canada

Quant à l'Europe, elle se trouve en position inconfortable avec l'abandon du nucléaire dans certains pays et le cout élevé du gaz par rapport aux gaz de shistes américains. Pour l'instant et discrètement elle augmente l'utilisation de charbon américain au détriment du gaz trop cher en Espagne en Grande Bretagne et en Allemagne. Quant à la France, elle arrive en même temps à vouloir faire décroitre sa capacité de production électrique nucléaire, ne pas vouloir exploiter ses gaz de shistes, fermer les quelques centrales à charbon qui lui restent et poursuivre sa politique d'implantation d'éoleinnens très couteuses. Il est peu être temps en effet de se préoccuper de la migration énergétique mais vers quoi?

A suivre

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CaDerange
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