Le tsunami suisse !!
La notion de tsunami n'existait pas en Europe il y a seulement 30/40 ans et c'est l'internationalisation des échanges et l'ouverture au monde qui nous a fait connaître de phénomène d'origine sismique et ses énormes dangers.
Et pourtant il a existé des phénomènes naturel du même type en Europe. Très exactement en 563 après Jesus Christ, aux confins de la Suisse et de la France, pas en mer mais sur un lac intérieur, le Lac Leman.Ce sont des chercheurs de l'Université de Genève qui viennent de le démontrer au terme d'une étude destinée à étudier les crues passées du Rhone qui leur a donné l'occasion d'utiliser les techniques de sismiques vulgarisées par la prospection pétrolière et de découvrir, mieux que les romains d'Asterix, les mystères... du fond du Lac.
Il était connu par des chroniques du Moyen Age de Gregoire de Tours et de Marius d'Avrenche qu'un débordement brutal du Lac Léman s'était produit en 563 après Jésus Christ qui avait provoqué de nombreuses victimes. Elle était relié, dans les récits de ces deux auteurs, à l'effondrement d'une montagne en amont du lac, le Mont Tauredunum mais sans que l'on en comprenne le mécanisme ni la transmission jusqu'àu village de Genève à l'autre bout du lac.
A l'occasion de ces études sismiques, les chercheurs suisses dirigés par Stéphane Girardclos, ont mis en évidence l'existence d'une gigantesque lentille de sable et de bloue à l'endroit le plus profond du lac entre Lausanne et Evian.Une masse de sédiments homogènes, de 10 km de long sur 5 de large et d'une épaisseur moyenne de 5 m et composée de sable et de fines particules qui n'ont pu s'y déposer qu'en une seule fois. Au total 250 millions de m3 de minéraux qui ont pu être datés à une période se situant entre les années 360 et 612.
Le scénario le plus probable de cette catastrophe serait donc l'effondrement brutal du Mont Tauredunum dans la vallée du Rhône, en amont du lac actuel,quyui se serait traduit par un dépot immédiat de sédiments à l'entrée du Rhône dans le lac puis le transfert de 250 millions de M3 d"entre eux pendant une trentaine de minutes jusqu'à la lentille de sédiments entre Lausanne et Evian. Ils en ont même calculé la vitesse, à 46 km/h.Les spécialistes des éboulements et des avalanches dénomment "courant de turbidité", le comportement de ces masses énormes de matériaux qui sont descendus, même en pente faible,à grande vitesse, jusqu'au fond du lac.
La suite est facile deviner maintenant que nous sommes devenus familiers avec les tsunamis. Une vague a balayé toutes les rives du lac provoquant de multiples dégats et de nombreuses victimes. Elle a du avoir, à minima, 13 m de haut au niveau de Lausanne,8 à Evian et 3 à Thonon, 4 à Nyons et jusqu'à 8 mètres à Genève au bout du Lac.
Nous avons donc bien eu, à une époque où nous ne connaissions même pas l'existence du Japon, un tsunami suisse!