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CaDerange
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8 novembre 2012

RFF et SNCF: Retour à la case départ?

ScanDetteSNCF

Si vous suivez régulièrement ce blog, vous savez que nos députés décidèrent en 1997 de séparer la SNCF en deux sociétés, l'une, RFF, Réseaux Ferrés de France, propriétaire des infrastructures,- les voies ferrées-, et l'autre la SNCF nouvelle devenant l'exploitante du réseau, c'est à dire celle qui transporte les voyageurs dans ses trains sur le réseau de RFF à qui elle paye un droit de passage.

La raison de cette séparation en deux? C'etait l'immensité de la dette accumulée au fil des ans par la SNCF qui placait cette dernière en quasi faillite et dont il était souhaitable de la débarrasser. Et c'est ainsi que RFF se trouva dès son origine lesté par des chaussures de plomb d'une valeur de 20 milliards d'euros.Heureusement pour RFF, la société était quasiment inconnu des f'rançais,n'annonçait pas publiquement ses résultats à grand son de trompe, était faiblement chargée en personnel et ne possédait pas de syndicats virulents comme sa grande soeur.

Sur les 15 ans suivant jusqu'à aujourd'hui, les deux sociétés cohabitèrent gentiment sans faire trop voir leurs manières de penser différentes, et sans trop montrer laquelle commandait à l'autre. La SNCF tenait la scène en mettant en évidence sa capacité à dégager désormais un peu de bénéfice mais sans jamais dire grace à quoi, l'apurement de sa dette "refilée" au contribuable. RFF, elle, restait discrète en entretenant au mieux, voire étendant, avec l'argent de l'état Français, son réseau ferré.Seul problème du système,la dette de RFF ne fit que s'accroitre au fil des ans jusqu'au 29,6 milliards actuels et celle de la SNCF également pour finir par atteindre les 8,3 milliards d'euros.
L'entretien des voies et signaux restait faite par la SNCF, ce qui permettait à cette dernière de compenser (!!) ses droits de passages sur le réseau.En d'autres termes, elle utilisait le réseau français quasi gracieusement. Le perdant la dedans était l'Etat, et donc le contribuable, qui, pendant ce temps, compensait les intérêts de la dette à RFF.En y rajoutant l'accroissement permanent de cette dette au rythme de 1,5 à 2 milliards de dette de plus par an, ca ne pouvait pas tenir longtemps dans nos états désargentés....

La SNCF pour autant n'avait pas abandonné son ambition inavouée de revenir à la case départ, celle dans laquelle elle avalerait à nouveau RFF pour se retrouver opérateur ferroviaire sur son propre réseau. Pour quelle raison, me direz vous, vouloir revenir en arrière? Pour pouvoir ainsi maîtriser la concurrence en lui imposant les horaires de passages sur les voies les moins favorables et se réserver les meilleures.Comme le fait également la Deustche Bahn sur son réseau.Et à plus long terme s'emparer du ferroviaire européen, avec ou contre la Deutsche Bahn,qui a exactement les mêmes manières de voir 

La Commission de Bruxelles qui a pour responsabilité d'équilibrer la concurrence et d'éviter que les "grands" pays,et leurs "grandes" sociétés publiques n'absorbent, à terme,celles des pays plus petits, s'était aperçue des appétits des puissantes envers les plus faibles, dans le domaine du transport mais aussi de l'électricité ou du gaz et plus généralement de tous les secteurs publics. D'où sa recommendation forcenée de séparer la gestion des infrastructures de celles des opérations et donc en ce qui concerne le ferroviaire français, d'exiger la séparation totale entre RFF et la SNCF.

Que croyez vous qu'il arriva? La SNCF réussit à,convaincre, sous différents pretextes et en particulier en profitant des Assises du Ferroviaire, le gouvernement et Mme Kociusko-Morizet, alors Ministre des transports de regrouper la gestion des infrastructures et le transport des voyageurs....

A suivre....

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CaDerange
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