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CaDerange
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29 octobre 2012

Compétitivité: Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

Sur le sujet de la compétitivité de notre industrie et du "choc de compétitivité" qu'elle attend anxieusement depuis des mois, ca y est le Président a repris la barre du bateau France et vient de définir brillamment ce qu'il convient de faire.

C'était à l'occasion d'une réunion de créateurs d'entreprise baptisée Oséo Excellence qui réunissaient les meilleurs créateurs soutenus par cet organisme d'état que notre Président s'est exprimé sur le sujet. Je n'y étais pas mais j'avais un des créateurs que je suis depuis 5 ans qui y était invité.

Fini d'abord avec la tentation de mettre à la poubelle le rapport Gallois comme le Premier Ministre, celui de l'économie et même le Président (souvenez vous, les conclusions n'engageait que leur auteur) avaient tenté de le faire. Donc, sur de sur, le rapport Gallois sera bien pris en compte et pas seulement les élucubrations de ministres qui n'ont jamais travaillé dans quelque entreprise que ce soit.

Changement de mot ensuite. Et vous savez que pour des politiques changer un mot pour un autre est une manière d'agir, du moins le croit il! On abandonne donc le choc de compétitivité promis pour un "pacte de compétitivité". Choc on comprend bien c'est du sérieux. Pacte ça a un relent diabolique comme celui de Faust qui vend son âme au diable en échange d'une jeunesse retrouvée. Est ce François Hollande le diable et notre industrie va t elle retrouver son allant d'un coup de baguette magique, l'avenir le dira. En tous cas c'est un échange entre l'Etat et les entreprises. Que vont devoir donner les entreprises à l'Etat et en échange de quoi?On craint le pire 

Ensuite la leçon à l'attention de ces jeunes entrepreneurs. "Avant de chercher des solutions, sachant quel problème nous voulons régler" nous dit le chef de l'Etat. Ah bon, après quelques mois d'exercice du pouvoir et en ayant eu le temps d'anticiper dans son antichambre, lui et ses services n'ont pas encore identifié le problème à regler? Si bien sur, nos entreprises ont un problème de marge!Elle aurait baissé de 30 à 20pct depuis 2000. Pas de panique, dire que les marges ont baissé,c'est une autre manière de dire que nos produits ne sont pas compétitifs ou que nos prix de revient étant trop élevés, nous sommes obligés de "casser" nos prix pour pouvoir vendre, ce que depuis des mois les industriels n'arrètent pas de dire. Ce n'est pas parce qu'il avait en face de lui un parterre de jeunes créateurs, qu'il pouvait se permettre d'enfoncer de telles porte ouvertes.

Un détail qui a son importance. La marge dont nous parle le Président, n'est pas le bénéfice final, net de net ,qui tombe dans la poche de l'entreprise mais la marge brute qui ne prend pas en compte les frais de commercialisation, la logistique, les services supports, les frais financiers, les impots ni un juste retour sur investissement. Elle est de l'ordre de quelques pour cent suivant les industries et pas des 30 à 20 pct dont nous parle le Président.

Le simplisme du Président lui fera reconnaitre du bout des lèvres qu'une des dimensions de ce manque de compétitivité est bien le coût du travail, mais ce n'est pas tout. C'est aussi la faute à l'accès aux capitaux, au prix de l'immobilier, au coût de l'énergie,à la complexité administrative, à la rigidité du marché du travail et au poids de la fiscalité. Nous allons donc étudier tout ça, sérieusement, sans se presser, et on en reparle au printemps. Et on commencera, dès la lendemain de la remise du rapport Gallois, le 6 novembre,à vous présenter les fameuses "mesures hors coût" qui font leur grand retour à cette occasion et qui sont déjà prêtes avant toute concertation.Un exemple de démocratie participative sans doute?

Le temps que l'on ait revu tout cela, le malade aura crévé ou du moins certains d'entre eux. Car pour être proche des industriels sur le terrain, je peux vous affirmer que ce dont ils ont besoin c'est d'aide immédiate et pas de discours ni de promesses.Le Président est face à des entrepreneurs proches de crever et ce qu'il leur propose, ce n'est pas un ballon d'oxygène, c'est une longue étude suivi de mesurettes dans six mois, pour ceux qui seront encore là. Encore n'a  t il pas dit quelle sera l'autre face du pacte!

L'industrie attendait des mesures d'urgence.Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et noyer le poisson pour un temps. Les futurs chomeurs apprécieront

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CaDerange
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