Un Grand Bravo à l’industrie d’animation française !

On découvre à l’occasion du Cartoon Forum de Toulouse, toute l’importance et la vitalité de ce que l’on peut appeler une véritable industrie, celle des films d’animation. Cette industrie est la lointaine héritière des « dessins animés » de nos parents qui avaient survécus pendant des années grâce à Walt Disney et à ses productions mondiales, seules capables de supporter le coût de cette technique.

C’est l’informatique qui a tout changé dans cette industrie en apportant des outils de conception et de réalisation de films infiniment plus performants et rapides et ,bien sur, moins coûteux à mettre en œuvre. Au point que de nouveaux créateurs, de petite taille, ont pu émerger sur ce marché. L’entrée des japonais avec leurs mangas et la montée en charge des séries télés à destinations des enfants ont fait le reste.

Bonne nouvelle, les français, qui sont en général très bons dans les techniques nouvelles ainsi que dans le domaine artistique et l’imaginaire, ont su faire leur trou dans cette industrie émergente comme vient de le démontrer ce Cartoon Forum. Le but du forum toulousain était de confronter les projets des créateurs et producteurs avec les besoins des clients, essentiellement les chaînes de télévisions, autour d’un sujet toujours délicat, le financement de ces projets. Car malgré la compétitivité des techniques, il n’est plus possible de financer une série télé sur le territoire d’un seul pays  et il est donc nécessaire, pour les producteurs, d’aller frapper à toutes les portes pour monter le financement global d’un projet. Le fait que tous les intervenants soient réunis sur un même site est une aide précieuse à ces processus.

La France bénéficie dans ce domaine d’un avantage certain d’ordre règlementaire. L’obligation pour les chaînes de télévision de respecter de manière stricte des quotas de diffusion d’œuvres française et de production dans l’hexagone. Elle sont de ce fait mieux à même de financer les gros projets (6 à 8 millions d’euros pour 10 hrs de programme) que les chaînes étrangères qui travaillent en général sur des projets plus petits. Elle bénéficie également de l’action et des moyens du Centre National du Cinéma et de dispositifs comme le crédit à la production. 

Résultat, sur les 70 projets présentés au Cartoon Forum, plus d’un tiers étaient français!Les producteurs existants peuvent travailler sereinement avec un planning de projets assurés et de nouveaux arrivants sont même venus tenter leur chance. Rajouter la dessus des écoles reconnues et vous comprenez comment un telle industrie avec des talents reconnus a pu se constituer sur notre territoire.

On estime à 5000 emplois le nombre de postes existants dans cette filière contre 3500 dans les années 2000 et on a constaté une progression du volume de production de 11pct en 2011. La filière est même exportatrice de 50 millions de programmes en 2011. L’animation est même le seul genre qui exporte plus qu’il n’importe ! 

Un Grand Bravo donc à tous les acteurs de cette filière y compris les Pouvoirs Publics qui ont contribués à son émergence. Et longue vie au Cartoon Forum de Toulouse.