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CaDerange
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29 août 2012

Chirurgie:De la douleur à l'anesthésie...

La chirugie est un science ou une technique récente à laquelle les guerres napoléoniennes ont fait faire des pas de géants mais sans savoir traiter ce qui en était le plus insupportable, la douleur qu'elle suscitait chez l'opéré. Il fallait avoir le coeur bien accroché et une résistance à toute epreuve aux cris effroyables que votre opération suscitait pour exercer ce métier. On considérait à l'epoque que "couteau et douleur étaient inséparablement unis"  et que les efforts des chirurgiens devaient surtout porter sur la réduction du temps d'intervention. Le grand chirugien anglais Liston se prévalait de pouvoir exécuter l'amputation d'une jambe en moins de trente secondes.Quant à l'idée même de l'anesthésie qui n'existait pas encore, le chirugien français Velpeau, l'inventeur de la bande du même nom, considerait dans ses cours de chirurgie à l'hopital de la Charite que "éviter la douleur par des moyens artificiels etait une chimère". C'est dire que la chirurgie était très loin à cette époque d'intégrer le traitement de la douleur comme aujourd'hui.

Pourtant la lumière vint un jour d'un autre continent et d'un autre pays les Etats Unis. En la personne d'un dentiste, autre métier soumis à la considération  de la souffrance,Horace Wells, qui vint assister un jour de décembre 1844 à un spectacle que donnait le "Cirque du gaz hilarant" à Hartford dans le Connecticut. Le gaz hilarant était déjà connu pour mettre ceux qui en respirait dans un état second. Les spectateurs avaient l'occasion de pouvoir respirer ce gaz et d'en ressentir ses effets ce que fit H Wells et un de ses amis, nommé Cooley. Celui çi, dans l'état d'extrème hilarité que procure ce gaz, se heurta très violemment le tibia à un banc et continua néanmoins à danser et à chanter comme si de rien n'était. Wells à sa sortie de scène examine la jambe de son ami pour s'apercevoir qu'elle avait été très entaillée et que le pantalon etait imbibé de sang. Pourf autant, Cooley continuait à être en pleine euphorie et ne ressentait pas de douleur.

H Wells prend contact avec un chirurgien américain célèbre, John Collins Warren, qui professe à Harvard et opère au Massachussets Genéral Hospital de Boston, pour l'informer des propriétés de ce gaz hilarant de supprimer la douleur qu'il avait pu expérimenter sur un certain nombre de ses patients. Bien qu'incrédule, Warren l'invite à une démonstration publique dans sa salle d'opération devant ses étudiants. Malheureusement, la dose qu'il en administra à la personnne très corpulente qui s'était portée volontaire s''avéra trop faible et l'extraction dentaire à laquelle il se livra ne fut pas concluante.

Sans se décourager néanmoins, il échange avec un de ses collègues qui avait repris des études de médecine à Harvard, William Morton, lequel lui fait part des propriétés d'anesthésie de la douleur d'un autre composé chimique, l'éther sulfurique, qu'il affirme bien supérieures à celles du gaz hilarant.H Wells convainc alors John Warren de se préter à une seconde expérience publique en faisant respirer cette fois de l'ether au malade. Elle eut lieu le 18 octobre 1846 dans la salle d'opération de l'hopital de Boston. W Morton fait ce jour là respirer son produit à un patient venu pour le curetage d'une tumeur de la machoire et c'est John Warren qui pratique l'opération. Et Oh! stupeur,John Warren incise, gratte la tumeur jusqu'à l'os, sectionne les adhérences et ligature sans que le patient ne crie ni ne hurle de douleur.

John Warren termine l'opération puis, très ému, s'adresse à l'auditoire médusé et dit: "Messieurs, ceci n'est pas du charlatanisme".

Ce 18 octobre 1846, l'anesthésie était née et la chirurgie allait faire un énorme bond en avant.         

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Commentaires
S
Il est curieux de constater que l'homme ne peut imaginer une solution à un problème "naturel", comme la douleur, qui a pris, même, dans notre mythe fondateur, un renforcement incontournable de sanction divine de notre goût du mal. Tandis que le même homme trouve des solutions pour corriger les imperfections de ses "artefacts".<br /> <br /> La science semble bien avoir eu un rôle subversif et libérateur de ce fatalisme.
CaDerange
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