Photovoltaïque:C'est reparti après un changement des règles du jeu!

Décidément c’est difficile de s’impliquer dans le photovoltaïque tellement les règles du jeu en changent souvent. Rappelons pour mémoire qu’après un soutien appuyé longuement apporté à cette nouvelle source d’énergie, soudainement le gouvernement s’était aperçu que cela coûtait très cher à EDF qui était le repreneur obligatoire de ces productions d’électricité et à lui-même en conséquence qui remboursait EDF. Ce fut le fameux moratoire qui décapita une industrie qui s‘était montée entre temps et ne trouva plus un seul client du jour au lendemain. Il en coûta entre 10 et 20 000 emplois à la filière

Entre temps sur le plan industriel cette fois on assista à un extraordinaire dumping des constructeurs chinois, aidés et soutenu, par l’Etat Chinois qui cassèrent le marché à un point tel qu’un certain nombre de grandes marques disparurent aux Etats-Unis et en Allemagne. En France Photowatt aurait du en faire les frais également si on n’avait pas intimé l’ordre à EDF de reprendre ce qu’il en restait à vos frais. Du Montebourg avant Montebourg en quelque sorte !

Depuis on attendait de savoir comment les pouvoirs publics allait se sortir de ce guêpier. Le nouveau gouvernement et Delphine Batho, notre nouvelle Ministre de l’écologie et de l’énergie a simplement entériné les résultats de deux appels d’offre qui avaient été lancés précédemment, l’un pour des installations en toiture dans la gamme 100 à 250 kilowatts, l’autre pour des installations de capacité plus importante au dessus de 250kilowatts en toiture de grandes installations industrielles ou commerciale, ou encore en ferme solaire. Les projets retenus dans la première catégorie représentent une capacité totale de 21 mégawatts et dans la seconde une capacité de 520 mégawatts.

Les règles du jeu ont néanmoins changé puisque au lieu de garantir aux investisseurs un prix de reprise de l’électricité fixé par le gouvernement à un niveau rémunérateur, cette fois, ce sont les investisseurs qui devaient proposer eux même leur propre prix de reprise et se trouver donc en concurrence avec d’autres investisseurs sur d’autres projets dont seulement les plus rémunérateurs furent choisis ! L’Etat avait enfin compris le processus de mise en concurrence.

Les prix de reprise proposés par les investisseurs sont, parait il, descendu au dessous des 20 centimes d’euros le kwh, là ou dans les trois dernières années on arrivait à des prix de reprise de 60 centimes jusqu’à 30 plus récemment.
Bravo donc aux services de l’Etat pour avoir enfin trouvé la martingale qui permettra de ne plus désavantager lourdement le consommateur comme ce fut le cas pendant trois ans !

La sélection des projets a permis de tenir compte de paramètres comme la provenance des panneaux, les techniques nouvelles ou innovantes  (Trackers, Solaire thermodynamique, Solaire à concentration, Solaire avec stockage,etc) ce qui permettra de tester en vrai grandeur toutes ces techniques dans un vrai banc d’essai. Seul petit inconvénient, les sites choisis seront essentiellement situés dans le sud de la France, mais c’est la règle du jeu de chercher en premier le soleil là où il est, et de plus cette région est celle que ERDF a le plus de mal à approvisionner.

Coté producteurs de panneaux enfin, les européens se rebiffent enfin et ont demandé à la Commission Européenne d’ouvrir une enquête antidumping contre les constructeurs chinois qui détiennent actuellement 68 pct du marché mondial des panneaux photovoltaïques. Les américains,eux, ont déjà frappé en instituant des droits de douanes de 30 à 250pct sur les panneaux chinois. La bataille sera rude, - les chinois l’ont déjà annoncé-, mais au moins nous nous battrons au lieu d’attendre que nos, entreprises tombent les unes après les autres de l’angélisme de leurs dirigeants !

C’est reparti. A suivre.