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CaDerange
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31 mai 2012

Renault-Nissan, Lada et le marché automobile russe.

Dans un "Les Bravos de CaDerange", je décernais un Grand Bravo à Renault et au groupe Renault-Nissan pour sa prise de controle du mastodonte automobile russe AvtoVAZ après des années d'efforts. Il me parait utile à cette occasion et considérant les bouleversements que la Russie a subi depuis l'écroulement de l'ex Union Soviétique, de s'intéresser à son marché automobile dont l'évolution reflète, en la précédant, celle de son économie toute entière.002

Le marché russe avait considérablement progressé vers les 3 millions de voitures/an avant d'être rattrapé par la crise économique qui a lourdement frappé le pays dans les années 2008 à 2010. Au point que ce marché s'est écroulé de moitié en 2009 à 1,5 millions de voitures avnt de se redresser lentement jusqu'à 2,6 millions en 2011 et, espère-t-on, 2,9 en 2012 pour un retour à la case départ. En regardant vers l'avant, Renault pense que ce marhcé devrait atteindre les 4 millions de véhicules en 2016.

AvtoVAZ et sa marque Lada entre temps ont vu leur part de marché s'écrouler en passant de 70 pct du temps du soviétisme à 22 pct en 2011. 003Pour quelles raisons? Des modèles totalement dépassés puisque toujours basés sur des vieux modèles Fiat des années 70, une qualité désastreuse et un mépris total du client. Entre temps étaient arrivés sur le marché les modèles modernes des constructeurs allemands(VW), Américains (Chevrolet), Coréens( Kyundai et Kia) et français(Renault) et japonais (Nissan) construits dans des usines modernes implantées en Russie avec des personnels jeunes et plus flexibles que les 70 000 employés de la monstrueuse usine de Togliattigrad de AvtoVAZ.

Pas étonnant donc que la part de marché de Lada se soit écroulée de manière aussi catastrophique, malgré l'affection qui lui porte la population russe.Le challenge pour Renault et ses hommes était donc formidable, relancer la marque avec des nouveaux modèles de bien meilleure qualité,totalement changer l'attitude des personnels envers la production industrielle, la qualité des fabrications et le respect du au client, et rebatir un outil industriel de qualité en faisant exploser littéralement le dinosaure que constituait l'usineTogliatti. Il avait pour lui de disposer de modèles low cost indispensables en Russie à partir des modèles Dacia du voisin roumain chez lequel les mêmes problématiques s'étaient présentées. Restait également à "dégraisser" une société qui utilisait 70 000 personnes pour fabriquer 650 000 voitures/an et considérablement en alléger les dettes. Le tout avec un partenaire représentant l'Etat Russe et un Président, Igor Komarov délégué aux commandes de AvtoVAZ par le Président.

L'usine de Togliatti a été revue de fond en comble et équipée d'une ligne de production moderne, la ligne BO, qui, avec deux fois moins de personnel que les deux lignes anciennes existantes, permet de fabriquer deux fois plus de véhicules et quatre fois plus de modèles différents. La qualité, point faible des Lada, s'est largement améliorée grace aux méthodes de gestion de la qualité imposées par un directeur de la qualité venant de Renault et membre du Comité de Direction. Au point que sur le marché les clients Lada ont bien compris que la qualité n'était plus comme avant le talon d'Achille de la marque.Enfin l'optique low cost des futurs modèles que permettra la base Logan est bien adaptée à un pays dans lequel les véhicules,à 50pct de plus de dix ans d'age, ont bien besoin d'être remplacés mais par d'autres à un prix plafond de 13 000 euros.

Le Président a bien compris la stratégie à mettre en place pour que Lada devienne la marque Russe de préférence et s'occupe de la réorganisation de la société. Il a déjà diminué les effectifs de 30pct,travaillé sur le capital et la dette coimme le souhaitait les deux nouveaux actionnaires, Renault et Nissan, et commencé à travailler sur l'externalisation des nombreuses activités du conglomérat de l'usine Togliatti.Quant à l'avenir on travaille sur la construction de lignes de production de moteurs et de boites de vitesses et de services communs comme les achats.

C'est dire que la mutation vers la production automobile moderne, si elle est loin d'être achevée est néanmoins en bonne voie. Moyennant quoi, Lada devrait pouvoir retrouver une part de marché de 25 pct, le groupe Renault-Nissan-Lada une part de marché globale de 40 pct dans un marché passé entre temps à quatre millions d'unités, dès 2016 ....

A suivre.    

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