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CaDerange
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16 mai 2012

L'intégration verticale reviendrait elle à la mode?

La crise du raffinage d'une part, l'augmentation des prix du brut et des produits pétroiliers de l'autre semblent avoir remis à la mode un système de fonctionnement des entreprises qui avait connu son heure de gloire il y a fort longtemps, l'intégration verticale des activités des sociétés industrielles, en d'autres termes la fabrication complete, des composants de base aux produits finis complets, des produits fabriqués par les société, sans sous traitance extérieure.

Un système de production qui avait connu son heure de gloire avant que les conglomérats ainsi crées s'apercoivent qu'ils ne pouvaient financer les developpements de tous ces "sous ensembliers" qui commencaient à se faire tailler des croupières par des producteurs de sous ensembles indépendants tout en poursuivant le développement de leurs produits de tête au niveau technologique imposé par une concurrence accrue.Pour donner un exemple, les constructeurs automobiles sont ainsi passé de la logique du tout fabriquer eux même en interne à celles de sous traiter la production des sous ensembles à des sous traitants spécialisés et de se restreindre eux mêmes au rôle d'assembleur du véhicule final.

Une évolution qui date des années 75/80 quand les constructeurs décidèrent de se recentrer sur leur coeur de métier, de réduire le nombre considérable de leurs sous traitants et de mettre sur le marché leurs propres filiales de production spécialisées dans la conception et la production de tel ou tel sous ensembles.

Des mouvements récents chez certaines compagnies semblent montrer que le balancier des tendances technologiques est en train de repartir en sens inverse. Ainsi la compagnie aérienne Delta Airlines vient elle de racheter une raffinerie de la cote est des Etats Unis appartenant au pétrolier Conoco pour lui fournir...son propre kérosène.Ainsi également la compagnie routière Colas, leader mondial des infrastructures de transport vient elle de racheter, après la raffinerie de Kemaman en Malaisie, celle de Dunkerque en France.

Pour Delta Airlines, il s'agit de maîtriser l'envolée des coûts de carburants dans une activité pour laquelle ils représentent un tiers des coûts de fonctionnement et d'achats des compagnies aériennes. Pour Colas, il s'agit de sécuriser ses approvisionnements dans un sous produit du raffinage pétrolier, le bitume, qui n'était pas l'objet d'un grand enthousiasme des compagnies pétrolières pour le produire. Il fallait en effet un type de brut spécial, le brut vénézuélien, pour en produire et le marché pour le vendre en sortie de raffinerie n'était pas particulièrement rémunérateur entre le petit nombre de clients potentiels, les compagnies routières, une activité d'intensité très variable et un produit qui voyage peu.

Delta airlines vient ainsi de racheter pour 150 millions de dollars à Conoco-Phillips la raffinerie de Trainer en Pennsylvanie qui, devrait couvrir ses besoins mondiaux à 80 pct. Elle prévoit de réduire sa facture annuelle de kérosène de 12 milliards de dollars par an de 300 millions de dollars par an après un investissement supplémentaire pour augmenter cette production de kérosène de 100 millions de dollars et l'acceptation d'une prise de risque supplémentaire sur le prix d'achat du brut que représente l'accord d'approvisionnnement pour 3 ans par BP sur la base d'un brut à 120 dollars le baril! Est ce un pari raisonable et n'aurait il pas mieux valu investir le même argent dans un activité plus proche de son coeur de metier, l'avenir le dira. Une chose est sure, six raffineries de la cote Est ont fermé ces derniers temps et les restantes tournent à capacité minimale.Alors, un autre présomptueux du type Pétroplus et un vendeur qui rit sous cape?A suivre

Problème un peu différent chez Colas qui achète pour 1,5 milliards d'euros de bitumes tous les ans. Il faut des bruts spéciaux lourds pour en produire en quantité suffisante. Les fermetures de raffineries dans les pays développés éliminent des ressources précieuses et la faible rentabilité de cette production peut amener certaines raffineries( Fos sur Mèr) a carrément la supprimer au profit de celle de produits plus rémunérateurs. Bref, le bitume est devenu rare et donc cher mais il reste l'élement indispensable pour construire des routes!

Dans ces deux cas d'intégration, il faut apprendre un métier nouveau et complexe, dans ce cas celui du raffinage de pétrole, une activité dont les pétroliers ont plutôt tendance à se désengager par les temps qui courent, sur lesquelles n'existent pas de compétence en interne et pour les responsables desquelles il sera difficile de leur offrir une perspective sérieuse de développement dans l'activité coeur.

A suivre. 

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CaDerange
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