Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CaDerange
Archives
10 avril 2012

Ferroviaire: la solution finale?

J'ai eu l'occasion, dans mes deux brèves successives des 1er et 4 avril de vous faire part des péripéties du système ferroviaire français au fil des ans qui l'ont amené de la position de meilleur réseau du monde à celui d'un réseau en voie de décrépitude au point qu'il a même fallu faire appel à un expert suisse pour nous dire quoi faire!

Il a fallu également de nombreuses années pour que les sénateurs puis les gouvernements décident de comment ils voyaient la France réorganiser son système ferroviaire. Pas de chance, par peur d'affronter les syndicats dont on connait le pouvoir de nuisances dans nos démocraties, ils ont choisi le compromis qui tue comme je vous en administrais la preuve dans mon message du 4 avril en accordant au contribuable le privilège des dettes considérables de l'ex SNCF, et à la SNCF nouvelle l'avantage de couts minimaux au bénéfice de "l'usager" comme on dit à la SNCF.Sauf que la nouvelle SNCF n'a jamais gagné grand chose, et que RFF, la société propriétaire du réseau et des dettes a continué à accumuler encore plus de dettes.

Le gouvernement a organisé des Assises du Ferroviaire en fin 2011 pour essayer de définir que faire pour que notre réseau ferré devienne plus efficace, que l'on puisse gommer les difficultés crées par cette organisation double avec un responsable du réseau,RFF, et un autre opérateur de l'activité du transport ferroviaire sur ce réseau, SNCF, tout en respectant les recommendations de Bruxelles pour permettre une vrai concurrence.Car l'expérience a montré que l'on pouvait difficilement poursuivre avec un propriétaire des infrastructures, RFF, sans pouvoir réel face à un opérateur, SNCF qui possède les hommes qui gèrent la circulation des trains( ce que l'on appelle les sillons), l'entretien et les gares et peut s'opposer aux demandes des concurrents comme à celles de RFF

Malheureusement, les ambitions des hommes et les intérêts des corps sociaux ne vont pas dans le sens de l'apaisement. A partir du principe qu'il faut réunir sous une même autorité l'entretien du réseau, son développement et la gestion des sillons et trouver enfin un moyen de réduire l'endettement du système, RFF développe la nécessité de le faire sous son autorité tandis que le SNCF verrait son rôle réduit à la gestion du transport de passagers et du fret. Une vision de la séparation des responsabilités entre la gestion des réseaux et celle du transport qui est celle de la Commission de Bruxelles, de l'Autorité de Régulation Française des activité ferroviaires, l'ARCEP,et qui est appliqué dans d'autres pays européens comme la Grande Bretagne et dans d'autres types de réseaux de distribution, ceux de l'électricité ou du gaz par exemple.

La SNCF voudrait bien,elle, profiter de l'occasion pour prendre sa revanche sur le pouvoir politique qui l'a coupé en deux en 1997 et sur le concurrent qu'elle lui a crée à cette occasion, RFF. Elle apprécierait de monter un système semblable à celui qui existe dans l'électricité dans lequel elle serait l'autorité suprème du système par l'intermédiaire d'une holding qui possèderait RFF de la même manière qu'EDF possède RTE, le RFF des infrastructures de distribution d'electricité, le gestionnaire de l'entretien du réseau cantonné chez SNCF et celui de la gestion des circulations qui est aussi chez SNCF.Ce que ne nous dit pas la SNCF, c'est comment elle assurerait le passage à parité de traitement des concurrents alors que ces derniers s'en plaignent amèrement dans ce schema de fonctionnement ci et comment elle arriverait progressivement à résorber l'énorme dette du système ferroviaire français( 40 milliards d'euros) qui n'a cessé d'augmenter tout le temps du système dual SNCF/RFF.

La Commission de Bruxelles est clairement en faveur de l'option "RFF", séparation nette de la propriété, du développement, de l'entretien et de la gestion des circulations sur le réseau qui est seule à pouvoir, selon elle, assurer une vrai concurrence à égalité entre les opérateurs. Elle a commis l'erreur par contre d'accepter de pérenniser le système type SNCF dans le cas de la distribution de l'électricité en acceptant le maintien de la propriété d'EDF sur la RTE et son réseau.

Reste l'autre décideur,-lequel doit néanmoins obtenir l'accord de Bruxrelles-, le gouvernement qui,lui, traditionnellement, s'est toujours incliné devant le pouvoir de nuisance des syndicats de la SNCF. A l'issue des Assises du Ferroviaire et dans la proximité immédiate des élections présidentielle, il est clair qu'il n'était pas prêt à affronter les syndicats et prêt au contraire à sacrifier les contribuables.

Après les élections et en fonction du vainqueur, ce sera bien sur une autre histoire....A suivre  

Publicité
Commentaires
CaDerange
Publicité
Publicité