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CaDerange
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8 avril 2012

Quand les américains exporteront leurs gaz de schistes...chez nous !

Vous savez que les « petites » compagnies américaines indépendantes ont inventé une nouvelle méthode d’extraction du gaz et de pétrole brut dans des formations géologiques non exploitées jusqu’içi, celles où le gaz et le pétrole ne se trouvent plus dans des réservoirs bien délimités mais disséminés dans de vastes formations de schistes très étendues. Les schistes Marcellus, par exemple, s’étendent sur plusieurs états américains.

La méthode d’extraction, par forage dévié jusqu’à l’horizontale et fracturation hydraulique des étendues de schistes, a suscité les critiques des écologistes sans pourtant que les pouvoirs publics américains n’aillent jusqu’à les interdire. Ont-ils trouvé qu’avec des améliorations de la méthode de fracturation utilisée, l’interdiction de certains additifs et un suivi régulier des réservoirs, cela suffisait à assurer l’acceptabilité de cette exploitation ? Ou bien ont ils jugés que leur intérêt économique et leur contribution à l’économie américaine et à sa relance était d’un tel intérêt qu’ils permettaient de passer outre aux réticences des écologistes? Ou bien encore ont ils jugés que ces réticences n’étaient pas techniquement fondées? Je ne sais.

 L’extraction de gaz de schistes en tous cas n’a semble t il jamais001 été aussi active et productive que ces derniers temps où le pourcentage de leur contribution à la production américaine de gaz a atteint les 25pct alors qu’elle était quasi nulle il y a dix ans. Le résultat de cet accroissement imprévu de l’offre de gaz a été la baisse brutale des prix qui ont été divisés par deux en cinq ans pour atteindre le tiers du prix du gaz en Europe et le cinquième du prix du gaz en Asie du Sud est! Le prix en Europe, qui est quasiment déterminé par les contrats à long terme de Gazprom en l’absence d’alternative au gaz russe, a lui augmenté de 25 cpt en deux ans. Quant à l’Asie du Sud Est, dont la demande était déjà en hausse du fait des besoins des économies émergentes dans la région, elle a vu demande et prix augmenter brutalement après Fukushima et la décision japonaise d’arrêter quasiment toutes ses centrales nucléaires.

 Il existe désormais de tels écarts entre les prix américains, européens et asiatiques qu’il devient lucratif pour les producteurs américains d’exporter leurs gaz de schistes. Hélas pour eux, exporter du gaz, produit volumineux et dangereux, ne peut se faire sans de lourds investissements dans des infrastructures, des usines de liquéfaction de gaz au départ, des bateaux spéciaux, des méthaniers, pour en assurer les transport et des capacités de stockage et de regazéification suffisantes à l’arrivée en Europe ou en Asie car ces exportations viendront remplacer du gaz arrivant par gazoduc 

Les gaziers américains, les gros comme ConocoPhillips ou les plus petits comme Chenière, ou même des étrangers comme British Gaz ont déposés des projets d’unités de liquéfaction pour une capacité de plus de 100 millions de tonnes de GNL, quand le premier producteur mondial, le Qatar, n’en dispose que de 77!  Derrière ces projets se sont déjà signé des contrats d’approvisionnement avec tous les pays dont les besoins prévisionnels sont en forte hausse, Japon bien sur, Inde, Grande Bretagne, Corée. Et ce pour livraison à partir de 2016. 

En France, les médias commencent à nous parler de l’explosion de la précarité énergétique, c'est-à-dire de restriction volontaire de consommation, en particulier pour le chauffage, du fait des difficultés des familles à payer leurs factures en forte hausse de gaz ou d’électricité.Une augmentation des impayés de 80 pct.

Ce marché du gaz journalier aux Etats Unis dont les prix étaient très inférieurs à ceux auquel notre fournisseur national, GDF Suez, traite ses contrats avec Gazprom, existe depuis des années et j'avais signalé la bizarrerie inflationiste de la référence au prix du brut pour de tels contrats. Peut être GDF Suez aurait il pu utiliser la mercuriale que ce marché officiel constituait pour faire baisser les prix,- ou les baisser davantage-, auxquel il achetait à Gazprom et la Sonatrach.? Peut être même pourrait il faire comme British Gas et participer à l'un de ces projets d'usine de liquéfaction aux Etats Unis pour le plus grand bénéfice de ses clients français? Bien sur, il lui faudrait secouer un peu cette nonchalance des sociétés en situation de monopole....

En supposant que ces projets se réalisent rapidement, on verra les prix du gaz en Europe et en Asie s'orienter à la baisse et se rétablir en hausse sans doute aux Etats Unis du fait de la moindre disponibilité de gaz en volume qui en résultera. Ce serait donc une vrai mondialisation de ce marché que la logistique lourde et couteuse de ce produit n'avait pas permis d'établir. Autre avantage pour nous européen, une moindre dépendance du gaz russe.... 

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CaDerange
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