Ciment: et maintenant lui aussi fout le camp?
Dans le grave problème de la competitivité des produits importés par rapport à ceux fabriqués sur place et du risque de désindustrialisation qui s'en suit, on considérait jusqu'içi que les produits très lourds et couteux à transporter et dont les installations de production nécessitaient des investissements lourds étaient relativement à l'abri de la concurrence externe.
Le cas type était le ciment pour lesquels le coût d'une cimenterie étant très élevé et sa zone de chalandise relativement limité du fait du cout du transport, on considerait que l'on pouvait construire une cimenterie tous les 100 km et que donc on était à l'abri de la concurrence du ciment importé.
Eh bien d'après le syndicat français de l'industrie cimentière, le Sific, nous n'en sommes plus là et 2 millions de tonnes de ciment sur les 20 consommés en France sont désormais importés de pays en dehors de l'Union Européenne. Et ces importations croissent tous les ans de 1.5 pct de pénétration de plus.
La raison c'est leur compétitivité avec des prix inférieurs de 15 à 20 pct à celui du ciment français dus à des coûts de main d'oeuvre largement inférieurs et également à l'absence dans ces pays de contraintes envirronnementales comme l'achat du CO2 émi par les cimenteries.Il faut bien sur payer le transport du produit en plus mais l'expérience montre que, malgré ce surcoût, le prix de leur produit est compétitif.D'autant que l'on n'est pas obligé d'importer le ciment fini, mais son constituant de base, le clinker, qui est le composant intermédiaire qui demande une cuisson à 1450 degrés et donc une taxe CO2 élevée quand produit en France.
Il est ainsi déjà prévu d'importer ce clinker du Maroc ou d'ailleurs pour le transformer en ciment en le broyant dans deux stations de broyage à St Nazaire et au Havre qui seront opérationnelles en 2013 et 2014.
Si donc nous ne nous protégeons pas d'une manière ou d'une autre, parions que 50 pct du marché du ciment sera importé vers les années 2015/2020....