Perte du Triple A: ça nous coûterait combien finalement?

On nous présente la perte de la notation Triple A que nous accordent jusqu'à aujourd'hui encore les agences de notation internationales, comme une catastrophe nationale qu'il faudrait éviter à tout prix.

Personne pourtant ne nous a jamais dit ce qu'il nous en coûterait, que ce soit dans la majorité ou dans l'opposition ou parmi tous les brillants journalistes qui hantent nos médias? Bizarre non? Est ce donc si difficile que cela?

Essayons ensemble sur la base des quelques statistiques disponibles pour le grand public. Tout d'abord France Trésor, l'agence qui gère toutes les émissions d'emprunt que fait la France sur le marché, a annoncé il y a quelques semaines qu'elle en était à 207 milliards d'emprunts effectués sur le marché qui viendront se substituer à des emprunts existants et arrivés à terme. On peut estimer que pour 2012 il en sera à peu près de même. Allez! Monsieur Plus en rajoute une louche, disons 220 milliards à emprunter pour 2012.

Observons ce qui s'est passé cette année pour l'Italie. Elle empruntait tranquillement à 3,5/4pct avant que le marché ne se déchaine ce qui l'a obligé à emprunter brutalement à 7 pct.

Supposons que nous soyons nous aussi soumis à la vindicte des marchés et qu'il nous faille accepter d'emprunter également à 7pct soit 4 pct maximum de plus que durant cette année et avec le Triple A. Il nous en couterait donc en année pleine, un surcoût de 220X 4pct soit 8,8 Milliards de plus à trouver à partir de 2013.

Ce serait désagréable, bien sur, mais ce ne serait pas le désastre absolu que l'on nous  annonce. Ce serait moins que la quinzaine de milliards que nous avons du intégrer à notre budget 2012 il y a quelques semaines pour réactualiser l'hypothèse de croissance de notre plan 2012 initial.

Et encore il n'est pas sur du tout que ce surcoût nous soit applicable toute l'année ni que la perte de  notre Triple A ne soit pas déjà partiellement intégrée dans les taux d"emprunt que nous payons.

Rien de fondamentalement dramatique donc. Alors info ou intox?  

Comments

[al]

A ce stade le titre "ça nous coutera combien" ;-)

[Sceptique]

Si on cesse de voir les agences de notations comme des comploteurs, voués à notre perte, mais comme des informateurs dont les messages sont envoyés vers les investisseurs, il n'y a pas lieu de s'affoler ou de se révolter, mais de nous adapter au sale temps annoncé.