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CaDerange
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7 novembre 2011

Quelles conséquences de la sortie de la Grèce de la zone euro? ...Suite

J'avais eu l'occasion, dans un message du 29 Septembre de vous donner une idée du processus éventuel et des conséquences pratiques de la sortie de la Zone euro de la Grèce. Le sujet est brutalement revenu dans l'actualité avec l'idée folle du Premier Ministre Grec, Georges Papandréou,- le troisième de la série et apparemment pas le meilleur !-, de faire un référendum sur le sujet. De même dans un message du 19 juillet, j'avais regroupé pour vous quelques élements sur le dernier "défaut de paiement" de la planète, celui de l'Argentine. Je vous invite à relire ces deux articles qui permettent de mieux de se rendre compte des conséquences pour les grecs et pour nous d'une telle sortie de la zone euro.

Car s'il y a une information cruciale qui manque pour tous dans le débat public actuel, ce sont bien les conséquences pratiques et les coûts pour les citoyens de la Grèce et des autres pays de la zone euro, d'un retrait grec de cette zone euro.

En ce qui concerne le déroulé des évènements en Grèce en cas de non au référendum ou de défaut de paiement, c'est un Think Tank,- groupe de pensée-, nommé Bruegel, qui le décrit pour nous. Le  "défaut de paiement" signifiera l'arrêt de tout paiement des intérêts ou de tout remboursemnt du capital des dettes en cours auprès de tous les créanciers du pays. De ce fait tout emprunt ultérieur deviendra impossible et il faudra instantanément que le gouvernement rééquilibre son budget de dépenses et de recettes en... coupant sur le poste le plus important et le seul ajustable, celui des salaires et des retraites des fonctionnaires, qui ont d'ailleurs,déjà, été réduits de manière significative . C'est ce qu'on appèle ramener à zero son déficit primaire, c'est à dire l'écart entre recettes et dépenses. Chasse aussi aux recouvrement des impots directs et indirects auxquels les grecs ont montré leur grande habileté à y échapper pour faire monter le volet recettes de cette équation 

Au global donc, baisse brutale du niveau de vie de la quasi totalité de la population

Les banques grecques, qui portent l'essentiel des emprunts de l'état grec, se verront instantanément en faillite et l'on assistera probablement, comme ce fut le cas en Angleterre pour la faillite de Northern Rock, à une ruée des épargnants vers leurs banques pour en retirer leurs fonds.Les autorités se verront obliger d'instaurer un contrôle des changes strict pour éviter la fuite des capitaux du pays.Du fait de cette faillite du système bancaire, ce n'est plus à un "crédit crunch",retrécissement du crédit, auquel on assistera mais à sa disparition pure et simple. Avec un peu de temps, on en reviendra peut être au crédit entre membres de la mème famille, comme au sortir de la seconde guerre mondiale, mais avec des montants limités et des taux très elevés, pénurie d'argent oblige. 

Il faudra repasser aussi à l'ancienne monnaie grecque, la drachme, et convertir la dette dans cette monnaie avec des taux de change fixés par le marché c'est à dire qui entérineront une forte dévaluation, de l'ordre de 70pct.  Il en coûtera environ 170 milliards d’euros à la Grèce, le prix des produits et des matières premières importées (pétrole) augmentera très fortement ainsi que le coût de la vie. Par contre l’exportation des productions grecque serait en principe favorisée, tout au moins si le surcout des achats de matières premières ne vient pas pénaliser le prix de revient de ces productions locales.

Bref on entrera dans une période de forte recession et d'insatisfaction sociale. Tout ceci est plutot effrayant et explique le désir de tous les intervenants de ne pas en arriver là. Heureusement, Georges Papandréou semble avoir renoncé à son idée de référendum ce qui permettra la mise en place du plan européen et évitera le Non populaire et le défaut de paiement immédiat.Par contre il ne garantit pas que ce défaut de paiement ne se produise pas à terme.Entre les deux il y aura les efforts du peuple grec pour rétablir le situation financière de leur pays...Souhaitons leur bon courage car nous avons nous aussi besoin qu'ils réussissent.

 

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Commentaires
S
J'ajouterai: les français "moyens" voient-ils plus intelligemment le problème que les allemands? <br /> Les "pros" de la politique ont le devoir d'être plus avisés, en prenant le risque d'être "dégommés", comme Churchill, en 1945.
S
Je pense que c'est aux mêmes conclusions que les vôtres qu'ont abouti les dirigeants des pays créanciers de la Grèce. Ils avaient "oublié", par excès d'optimisme, de prévoir ce type d'accident, de vérifier les comptes des pays postulants. Le peuple grec a ses propres torts, mais la construction européenne a une valeur inestimable. <br /> Je préfère perdre 1000 euros pour que la Grèce et l'Union Européenne soient sauvées. J'en ai perdu tellement plus à cause de la crise! <br /> Pensez-vous que les dirigeants de l'époque avaient prévu la crise de 1929, ou le désastre de Mai 1940? On ne sait que prédire le passé.
CaDerange
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