Brèves de Blog ...pétrolières (suite)

• Le Mexique possède une compagnie nationale, Pemex,Pétroléos Mexicanos,depuis plus de 70 ans qui possède le privilège du monôpole de la production pétrolière du pays depuis 1938. La création de Pemex avait fait suite à un conflit social dur au sein des compagnies étrangères de l'époque qui amena le gouvernement du Général Cardenas à nationaliser ces compagnies étrangères au profil de la, Pemex. Une création considérée à l'époque comme une des victoires de la révolution et qui donna lieu à un défilé de six heures dans les rues de Mexico pour la fêter.
  Malheureusement,l'efficacité opérationnelle de Pemex ne fut pas à la hauteur des espérances mise en elle,en particulier depuis les années 2000 à partir desquelles Pemex s'est révélé incapable de compenser la decroissance de la production de son gisement géant de Cantarell. La production de pétrole du pays est ainsi passé d'un pic de 3.4 millions de barils/jours en 2004 à 2.5 millions en 2010. Et le raffinage est inadapté au point que le Mexique est obligé d'importer un ebinn e^partie de son essence des Etats Unis. Or c'est le pétrole qui est la principale source de revenus de l'Etat Mexicain avec 53.8 milliards de dollars en 2010.
  Il fallait faire quelque chose face à une Pemex qui n'avait pas, ou plus, les capacités technologiques necessaires pour découvrir de nouveaux gisements et les exploiter efficacement. Le gouvernement mexicain vient de prendre cette mesure extrême d'abandonner son monopole et de céder par appel d'offre 207 millions de barils à des compagnies autres que la compagnie nationale.
  C'est ainsi qu'un millier de puits de l'Etat de Tabasco dans le sud du pays ont été confié par contrat d'exploitation et de production à la société britannique Petrofac Facilities et une quarantaine d'autres à la société méxicaine indépendante Administradora en Proyectos de Campos. L'attente de Pemex est de faire passer, ce faisant, la production de ces puits de 15 000 à 55 000 barils/jours!! On lui souhaite Bonne Chance
• .En Espagne nous venons d'assister à une passe d'arme, à deux contre un, pour s'emparer d'une des compagnies nationales espagnole, Repsol YPF. Les agresseurs sont la compagnie mexicaine ci dessus, Pemex, allié à la compagnie de BTP espagnole Sacyr Vallehermoso, bien connu en France pour avoir voulu s'emparer de Eiffage, et déjà premier actionnaire de Repsol depuis 2006 avec 20pct de son capital. L'idée était que Pemex monte à 10 du capital de fàçon à ce que, ensembles, les deux compères ne dépassent pas les 30 pct qui declencheraient automatiquement une OPA sur le reste du capital. Le but serait apparemment de faire monter la valorisation de Repsol, actuellement en dessous de celle au prix duquel Sacyr avait acheté sa participation en 2006.Reste qu'il ne suffit pas de le vouloir pour faire monter une action en bourse !
  Au dela de l'affaire qui consisterait à faire monter l'action Repsol YPF,se trouve une inimitié solide entre Luis del Rivero, PDG de Sacyr et Antonio Brufau celui de Repsol YPF. Au dela encore on trouve un prêt bancaire de 4.9 milliards d'euros accordé à Sacyr pour l'achat de sa participation dans RepsolYPF qui vient à échéance le 21 decembre et que Sacyr a visiblement toutes les peines du monde à rembourser.
  Coup de théatre enfin, Luis del Rivero vient de se faire pousser dehors de son poste de Président de Sacyr par son Conseil d'Administration.au profil de son vice président. C'est dire que la prise de participation commune Sacyr/Pemex semble bien compromise et qu'il sera intéressant de voir comment Sacyr pourra rembourser son prêt en Décembre. A moins que d'içi là,il ne décide de revendre tout ou partie de cette participation.....Amusant
• Le groupe d'ingénieurie pétrolière français Technip,vient de se renforcer dans le domaine du parapétrolier en rachetant le groupe américain de Services Parapétroliers sous marin, Global Industries.Le principal intérêt de ce rachat, le plus important fait par Technip depuis 10 ans, est d'accroître fortement sa flotte de bateaux de services pétroliers de 20 à 34 unités dont deux très modernes et spécialisés dans les installations d'équipements sous marins dont Technip est un des leaders mondiaux depuis le rachat de Coflexip. Cette acquisition va lui permettre d'augmenter sa part de marché à 30pct du marché mondial du "subsea", une technique en plein developpement du fait du développement de forage de plus en plus profond, jusqu'à 7000 m de profondeur dorenavant.ll en a couté 1.1 milliarsd de dollars à Technip pour s'emparer d'un Global Industries affaibli par le moratoire institué dans le golfe du Mexique après l'accident de BP.
• Vallourec, le groupe français spécialisé dans la production de tubes en acier pour l'industrie pétrolière, vient d'inaugurer un site de production nouveau...au Brésil, à Jeceaba dans l'état du Minas Gerais en partenariat avec le japonais Sumitomo.Cet investissement a, de toute évidence, un lien avec les gisements pré salifères découvert dans l'Offshore très profond au large de Rio que Petrobras, la compagnie nationale brésilienne, va mettre en exploitation à grand frais (224 milliards de dollars!!). Il est vrai qu'avec des gisements à des profondeurs de l'ordre de 7000 m, il faudra beaucoup de tubes pour arriver auusi profond.
  Vallourec va opérer au Brésil en société intégrée avec sa propre usine de minerai de fer,- le Minas Gerais est une zone très riche en minerais-, et sa propre forêt d'eucalyptus pour fournir le charbon de bois necessaire au bon fonctionnement de l'acierie.
  Elle emploiera 7700 personnes et s'étend sur une surface de 250 hectares et a couté 2 milliards d'euros d'investissement. Ce sont 850 000 tubes qui en sortiront chaque année.
  Vallourec était déjà présent au Brésil avec une autre usine qui se consacrera désormais au marché intérieur au momnet même où s'approchent le Mondial de football et les Jeux Olympiques qui exigeront de nombreuses infrastructures et donc de l'acier.
  A signaler que le groupe construit également une usine aux Etats Unis pour répondre à la demande en tubes de l'industrie gazière cette fois, alimentée par le formidable effort de recherche de gaz de schistes dont nous ne voulons pas entendre parler en France. Comprenne qui pourra.