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CaDerange
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30 août 2011

Le "doigt mouillé" reste le meilleur outil d'analyse des risques de l'investissement public!!.

Dans l'industrie privée, quand on prévoit d'investir dans un nouveau projet et que ce projet est en concurrence avec d'autres projets parfois dans un secteur tout à fait différent, il est important de disposer d'un juge de paix qui permette de priorétiser tel projet plutot que tel autre dans la liste des projets à l'étude. Le calcul lui même peut être compliqué mais la logique est la même: "Gagne le projet qui dégagera le meilleur retour sur l'argent investi".

Dans le secteur public, c'est très différent car disparait ce critère absolu de retour sur investissement qui est très rarement la raison d'un projet public. Une nouvelle école par exemple n'a aucun objectif de rentabilité et le retour sur un investissement peut très bien de ne pas être un retour d'ordre financier mais de l'ordre de la satisfaction des populations ou culturel. D'une certaine manière, le critère fatal des investissements d'un gouvernement quel qu''il soit s'exprime toujours par le résultat du scrutin qui désignera le futur parti de gouvernement!

Il est donc très diffcile de définir d'avance un retour sur investissement et de pouvoir de ce fait faire son choix entre tel ou tel projet plutôt que tel autre. Le CAS Conseil d'Analyse stratégique, anciennement le Commissariat au plan, qui reporte au Premier Ministre s'y est pourtant attaqué en faisant appel à du beau monde puisqu'il  a fait appel pour cette étude au patron de la Toulouse School of Economics,Christian Gollier.

Le CAS a donc étudié  la manière dont les instances ministérielles et présidentielles batissent leurs projets, en calculent un semblant de justification et les font approuver et par qui.Si j'ai bien compris la décision de lancer tel ou tel projet, dans des domaines,- il faut reconnaitre-, qui n'ont souvent pas grand chose à voir les uns avec les autres, se font en fonction de l'air du temps, de la plus ou moins grande masse du financement, du budget du ministère concerné, des engagements pris à l'occasion des dernières élections régionales ou nationales par les uns et les autres et en particulier le Président et des attentes conuues ou supposées du chef. Autant dire que les choix de projets se font finalement souvent........."au doigt mouillé" !!!

Pas étonnant dans ces conditions que nous dépensions mal et souvent en pure perte et que la vie politque s'émarge de différents scandales

A titre d'exemple le CAS a cité le programme de vaccination contre le virus de la grippe H1N1 qui a été le four que vous connaissez  avec 94 millions de doses commandées initialement puis ramenées à 45 millions mais dont on a utilisé en fin de compte que 5 millions de doses environ. Cout pour le pays 700 millions d'euros! C'est d'ailleurs un exemple typique de la complexité des projets publics. Pourquoi l'a t on engagé en définitive alors qu'il n'y avait aucune rationalité économique, et que le risque au moment de la décision était ni prouvé, ni geographiquement proche? Parce qu'il y avait eu avant ,dit le CAS d'autres programme de santé qui avait mal fonctionnés aux yeux des français, la gestion de la canicule et le scandale du sang contaminée. Il fallait donc être irréprochable cette fois quel qu'en soit le prix. J'y rajouterais pour ma part le fait que la Ministre soit une pharmacienne et que l'on soit en début de mandat présidentiel.

Finalement le CAS donne quelques pistes pour juger de la validité des projets publics. Faire des examens coût/avantage, coût/utilité et coût/efficacité et introduire obligatoirement la prise en compte de certains risques dans l'étude. En langage du privé qui me parait plus clair, faire différents scénarii en faisant varier plus ou moins les deux ou trois variables critqiues.

Pas de quoi fouetter un chat dans cette étude, malgré le beau monde qui y a participé. On continuera donc à utiliser le doigt mouillé pour investir l'argent du contribuables dans des projets dont la finalité n'a rien ou peu d'économique       

 

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Commentaires
G
J'adhère totalement à ce commentaire . Bravo et merci à son auteur !
S
La campagne de vaccination massive contre la grippe A- H1N1 ne s'est pas décidée "au doigt mouillé", mais sur la base d'informations inquiétantes, relayées, amplifiées, martelées par les médias du monde entier. La virulence du virus s'est affaiblie rapidement, mais ce phénomène était scientifiquement inattendu. L'organisation de la campagne de vaccination a péché lourdement par une vision "santé publique", qui a exclu la médecine générale de l'opération. Les vaccins commandés étaient "multidoses", et, quand les généralistes ont enfin été sollicités, ils ne pouvaient utiliser, à raison de quelques doses par jour, les flacons disponibles.<br /> Nul doute que si l'épidémie avait été réellement grave, comme celle de 1917, on ne dauberait pas si cruellement sur la mésaventure française.
CaDerange
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