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CaDerange
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25 juillet 2011

Haro ...sur les agences de notation !

Je lis dans la presse sous la plume d'un philosophe, professeur à la Sorbonne ne vous déplaise,directeur d'une revue et auteur à ses heures, bref un homme de grande valeur (dans son domaine s'entend!) et considéré comme tel sans nul doute dans son cercle social, qu'il faudrait immédiatement "non seulement réguler mais aussi controler et peut être même interdire ces agences de notation qui sont une des composantes de la spéculation financière et risquent à nouveau de conduire le monde dans de très graves périls".

J 'ai entendu des choses similaires içi et là de la part de tel ou tel homme politique ou de tel ou tel intellectuel ou de tel ou tel commentateur médiatique ou journalistique.J'ai même entendu parlé de créer une agence européenne de notation! J'ai par contre entendu notre Nouveau Ministre de l'Economie, François Baroin, dire qu'il ne servirait à rien de casser le thermomètre pour éliminer la maladie ce qui m'a paru beaucoup plus censé. 

Alors, allons y Monsieur le Philosophe, la communauté vous donne blanc seing pour supprimer toutes ces agences empécheuses de tourner en rond!

Dites nous d'abord comment vous allez vous y prendre? Ce sont des sociétés de droit privé, américaines de surcroit. Encore avez vous de la chance l'une d'entre elle, Fitch, est française. créée récemment à l'initiative d'un investisseur privé à ma connaissance et sans l'aide d'un FSI ou d'une chamlbre des dépôts et consignations comme un vulgaire Heuliez, alors que vous nous dites maintenant que son rôle est essentiel pour maitriser la spéculation. A priori on ne doit pas pouvoir, en démocratie, lui supprimer le droit d'exister. On peut peut être la racheter à ses actionnaires. Ah! il faut trouver de l'argent pour celà sur le marché puisque nous n'en avons plus. On pourrait peut être taper dans le grand emprunt au lieu de l'investir dans de la recherche? Et une fois rachetée, mettre à sa tête un haut fonctionnaire avec pour consigne de ne publier que des bonnes nouvelles?

Et pour les agences étrangères, les Moody's et Standard and Poor's? Là, difficile de les museler avec ces extrémistes libéraux américains. Peut être leur limiter l'accès à la diffusion de l'information, mais avec internet?Bref vous constateriez qu'il n'y a pas grand chose que vous puissiez faire.

En plus ces gens là ont des clients qui payent pour recevoir leurs analyses et qui les font vivre. Et pas seulement les spéculateurs, même nos banques à nous tiennent compte de leurs avis pour garantir les investissements dans des sicav des français moyens.

Alors il n'y a rien à faire? Si, rendre vertueux les Etats dans leur gestion de l'argent public. Faire en sorte qu'ils ne dépensent pas plus qu'ils n'ont de recettes, qu'ils ne trichent pas sur leur comptes, qu'ils anticipent sur les difficultés à venir pour qu'il ne se trouvent pas, comme vous le leur reprochez, dans un état de servilité vis à vis des marchés.

Mais en fait c'est nous, c'est vous également Monsieur le Philosophe, qui avons mis nos états dans cette position de servilité en acceptant depuis trente ans que nos députés votent des budgets en déficits, en réclamant toujours plus d'investissement, de dépenses de santé et d'assistance, en ne s'étonnant pas du train de vie de l'Etat, en ne s'intéressant pas à la compétitivité de notre industrie, bref en leur donnant un blanc seing permanent à chaque élection, que le gagnant soit de droite ou de gauche.

C'est chacun de nous à titre personnel qui nous sommes mis au fil des ans en position de servilité en ne maitrisant pas notre classe politique, en répondant avec enthousiasme à la multitude de leurs promesses.

Alors faire de beaux articles pour découvrir ce que vous n'avez pas compris en trente ans, ce que vous avez provoqué, la servilité de nos états vis à vis des prêteurs d'argent, et proposer aussi sec des recettes miracles injouables, c'est un peu vain n'est ce pas? Connaître la philosophie ne suffit pas pour comprendre les ressorts de l'économie, surtout mondialisée.       

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CaDerange
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