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CaDerange
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10 mai 2011

Laurence Ferrrari: Un autre cas d'effet Cyrano de Bergerac...

Vous vous souvenez sans doute de ce que j'avais appellé "Effet Cyrano de Bergerac" dans un message du 7 mai 2011  pour qualifier chez nos médias, ce comportement qui consiste à s'en tenir à la surface des faits sans chercher à en dégager ce qui l'explique sur le fond  ou le rend intéressant à signaler à l'auditeur ou le téléspectateur. Il s'agissait dans ce message de l'absence d'explication au fait que les salariés de la fonction publique ne soient pas immédiatement descendus dans la rue à l'annonce du blocage de leur point d'indice pour la seconde année consécutive.

Il s'agit cette fois d'un reportage commenté par Madame Laurence Ferrari au cours d'un JT de TF1 que les médicaments génériques et le fait que, semble t il, leur prescription par le corps médical s'érode avec le temps. Reportage dans "l'usine" d'un laboratoire français qui fabrique sur la même "chaine" le médicament de marque et le générique suivi d'une critique de la réponse des "grands" laboratoiires qui ont lancé, en réponse à l'émergence des génériques, des nouvelles variantes de principe de base sous un nom nouveau, censé apporté un plus au patient.

Reportage à sens unique dont le fond consistait à offrir au téléspectateur un coupable idéal à mettre au pilori, l'industrie pharmaceutique qui fait passer le profit avant le service à la communauté et à faire ainsi de l'audience facile. C'est de l'anticapitalisme primaire, le résultat de 60 ans de propagande communisante et du refus de l'économie de marché.Passons, nous y sommes habitués, c'est le chien qui mord la main de celui qui le nourrit.

Ce que je reproche à ce reportage c'est de s'en être tenu à ma surface des choses. Pour moi il y a deux éléments importants à signaler dans cette émergence des génériques. Le premier est que, quoiqu'en dise ce reportage dont c'est un des biais, le passage aux génériques est une délocalisation de fait de leur production au profit de nouveaux arrivants israéliens ou indiens  sur ce marché qu'ils dominent de très haut.

L'autre élement est que pour moi le rôle essentiel et irremplacable de l'industrie pharmaceutique n'est pas de mettre en boite tel ou tel comprimé mais de développer de nouveaux médicaments. Chaque groupe pharmaceutique dépense de l'ordre de 25 à 30 pct de son chiffre d'affaire en recherche.Il faut donc bien que quelqu'un paye ces frais de recherches et les personnels qui les font. Il m'étonnerait fort que les génériqueurs consacrent les mêmes montants  et aient les mêmes capacités à développer de nouveaux médicaments que les grands groupes pharmaceutiques. La question qui se pose donc est de comment, dans un monde de génériqueurs low cost, on finance la recherche médicamenteuse?

Madame Ferrrari n'a pas posé cette question. Elle s'en est tenu à la surface des choses. Elle est supposée pourtant être l'une de nos plus brillantes journalistes....

NB Signalons que, curieusement, l'Etat n'a pas considéré la recherche médicamenteuse comme une de ses taches régaliennes...               

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