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CaDerange
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12 février 2011

CGT:Après le livre, les ports...

Vous n'avez peut être pas assisté ni gardé en mémoire la bataille homérique entre la CGT et le patronat pour maintenir, du coté syndical, les avantages des salariés du Livre, et du coté patronal, des travaux d'impression à un coût compétitif.

A la sortie de la seconde guerre mondiale, la CGT avait réussi à établir dans certaines professions des conditions salariales et sociales particulièrement avantageuses pour les salariés de cette profession assorti du droit d'embaucher elle même les salariés. Ce qui s'est traduit pour les candidats à l'embauche dans ces professions, par l'obligation d'adhérer à la CGT si ils voulaient y trouver du travail. La CGT était devenu ainsi le sous traitant obligatoire des donneurs d'ordres.

Ce système se traduisit par des conditions de travail et de rémunération très avantageux par rapport à d'autres professions pour les salariés, des couts élevés pour ces activités pour les donneurs d'ordre et... des grèves pour un oui ou pour un non dans ce système monopolistique pour gagner tel ou tel avantage nouveau.

Tant que la France et l'Europe sont restés dans un système de marchés nationaux indépendants les uns des autres et sans concurrence, tout a marché sur ces bases avec un sacrifié, mais qui ne s'en rendait pas compte,le consommateur qui payait bien cher des prestations très moyennes. Et puis, peu à peu, l'ouverture des frontières permit aux producteurs et industriels, clients forcés du syndicat du Livre ou de la manutention portuaire, les deux secteurs majeurs sous monopole cégétiste, de s'apercevoir qu'ils payaient en France des couts infiniment supérieurs à ce qu'ils aurait pu obtenir dans d'autres pays européens.

La concurrence venait de faire son entrée dans ce système de monopole et la compétitivité de se rappeller aux acteurs économiques. Il fallu du temps pour que ces évidences économiques produisent ses effets sur ces activités, d'autant que dans certains cas, la manutention portuaire en particulier, la concurrence était très limité par la géographie.

La bataille se focalisa sur les activités d'impression de journaux qui pouvait facilement être "délocalisée", déjà en Belgique. Ce fut le groupe Amaury et l'impression du journal l'Aurore qui finit, après de multiples convulsions, par casser le monopole du Syndicat du Livre sur les activités d'impression.

Nous vivons avec le port de Marseille et les activités de manipulation portuaire, exactement le même processus de refus de la concurrence et de la compétitivité que dans le cas du Livre. Sauf que la géographie limite l'ouverture de cette concurrence et qu'il reste plus avantageux de décharger à Marseille ou au Havre pour alimenter la région Lyonnaise ou Parisienne qu'à Barcelone ou Anvers. Les concurrents italiens, espagnols, belges ou hollandais travaillent activement néanmoins à compenser cet avantage géographique par des installations portuaires plus modernes, des infrastuctures d'évacuation des marchandises, ferroviaires ou routières, mieux adaptées et une organisation du travail qui permettent de raccourcir autant que faire se peut le temps d'arrêt des bateaux au ports.Ils ont déjà gagnés puisque les ports du nord de l'Europe, Rotterdam, Anvers, voire Hambourg  sont devenus infiniment plus actifs que celui du Havre et dans le sud, les clients préférent aller à Barcelone ou Gènes malgré le handicap des kilomètres que de subir les foucades des dockers ou grutiers de Marseille

Le trafic maritime étant devenu de plus en plus mondialisé avec l'émergence du transport par container, la référence des coûts de chargement/déchargement n'est plus seulement européenne elle est mondiale.

La Cour des Comptes vient de pointer du doigt les avantages exhorbitants de ces catégories de personnel sur le port de Marseille. Durées hebdomadaires moyenne du travail à Fos et Marseille de respectivement 14 et 12 hrs de travail,productivité en nombre de mouvements par portique inférieure de moitié à n'importe quel autre port européen,pratique de rémunérations illégales (bakchichs) par les entreprises de manutention pour arriver à faire décharger leurs bateaux,augmentation des effectifs alors que le matériel est devenu infiniment plus performants,132 primes et allocation diverses plus ou moins bidon, augmentation des heures supplémentaires alors que les heures travaillées baissent, absentéisme( 26,53 jours par personnes en 2008), coût exhorbitants de l'action sociale(2481€/agent). Au total et malgré le faible temps de travail, la Cour des Comptes a calculé qu'un portiqueur gagnait entre 3500 et 4500 euros par mois. Et cerise sur le gateau, la grève actuelle vise à faire reconnaitre la pénibilité de ce  travail qui permettra à ces dockers et portiqueurs usés de partir en retraite plus tôt que d'autres catégories de personnel!

Pour ceux qui bénéficient des multiples avantages du statut, tout va bien et l'on peut comprendre qu'ils se battent pour les conserver.Pour l'activité économique de la Ville, de la région et du pays et pour l'avenir de leurs enfants c'est une autre histoire. On assiste au même phénomène que dans le cas des retraites, le transfert sur la génération suivantes des conséquences de la non compétitivité de celle de leurs parents en terme de coût ...et surtout d'emplois perdus au profit d'autres ports, régions ou pays.

Egoïsme quand tu nous tiens...                  

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Commentaires
G
A défendre des positions indéfendables, les dockers CGT deviennent les fossoyeurs de leurs propres emplois ! Leur action suicidaire pour obtenir toujours plus ( refrain décidémment à la mode ...) conduit tout simplement à la catastrophe : les ports français, malgré les efforts considérables faits dans le domaine des infrastructures restent à la traîne par rapport à leurs concurrents européens et ce sont des milliers d'emploi perdus pour les régions concernées ! Merci la CGT ! <br /> Comme Gribouille qui se jetait dans la rivière pour ne pas être mouillé par la pluie, les dockers CGT s'évertuent à scier la branche sur laquelle ils sont confortablement assis, ignorant par bêtise ou en vertu d'une idéologie dépassée ( ce qui revient au même... ) que celle ci les entrainera dans sa chute !
CaDerange
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