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CaDerange
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24 décembre 2010

Cocktail d'énergies électriques: Pragmatisme britannique et politique de gribouille française.

Nos deux pays ont les mêmes engagements environnementaux, des profils de moyens de production actuels semblables et un fort besoin de refondation de leurs politiques énérgétiques. Beaucoup de nucléaire dans les deux cas mais nettement plus en France qu'en Grande Bretagne, des objectifs pris dans le cadre européen de réduire fortement leurs émissions de CO2,des besoins énergétiques qui continuent d'augmenter et un besoin de renouvellement du parc de centrales existant.

La politique française pour assurer tout à la fois ces divers objectifs est ce que j'ai appellé une politique de gribouille, c'est à dire tout et n'importe quoi en fonction de l'air du temps, des humeurs des écologistes, des contraintes qui apparaissent au fil de l'eau et de voltes faces déroutantes. Rappellons pour mémoire, la taxe carbone, formellement décidée au plus haut niveau de la République et soudainement passée à la trappe pour cause d'effet destructif sur tout un pan de notre tissu industriel. Quant aux voltes faces c'est, après avoir lancé à grands coups de subventions l'éolien et le photovoltaïque, les laisser atterrir maintenant de manière plutôt brutale au grand dam de ceux qui s'y étaient lancés en ayant cru aux promesses gouvernementales. Enfin c'est avoir laisser baisser graduellement notre capacité de couverture de la demande par la production au détriment de notre sécurité d'approvisionnement dans certaines zones et de notre capacité d'exportation.

Avez vous remarqué qu'en ce temps de froid polaire, on vous donne dans nos médias les chiffres de record de consommation mais pas celui de notre production ni surtout de nos importations? Bref, nous ne savons pas où nous allons mais en dehors de l'extension de durée de vie de nos centrales nucléaires, nous ne voyons pas vraiment comment nous allons couvrir la demande future et nos engagements d'émissions de CO2 en coupant dans les autres énergies renouvelables.Comprenne qui pourra.

Coté Britannique, le temps a pris son temps, avant que de Livre Blanc en privatisation de British Energy, on en arrive,changement de gouvernement aidant, à l'annonce d"une politique que je trouve personnellement pragmatique tout en prenant en compte tous les paramètres de l'équation.Jugez en plutôt:
- La reconnaissance que sans le nucléaire, il ne sera pas possible des respecter les engagements de diminution de CO2 du Royaume Uni et donc qu'il faudra maintenir un pourcentage élevé de nucléaire dans le cocktail d'énergies britannique utilisées pour la production d'électricité
- La reconnaissance de la nécessité que toutes les énergies soient traitées de la même manière sur le plan économique en prenant en compte leurs émissions de CO2 respectives et leur contribution à la couverture des pics de demande
- La reconnaissance de l'accroissement de la demande due à la montée de la population et du niveau de confort demandé par le consommateur

Résultat des courses, un retour surprenant à la régulation de ce secteur industriel. La mise en place d'un prix plancher pour la tonne de CO2 émise qui viendra frapper les productions à bases d'énergies émittrices de CO2, charbon, gaz et produits pétroliers à des niveaux divers. On parle de 30 livres la tonne en 2020 pour monter ensuite jusqu'à 70 en 2030.La subvention aux capacités de réserves pour couvrir les pics de demande, la nuit ou en l'absence de vent.Un plafond d'émission pour l'énergie la plus polluante, le charbon.

Devinez qui gagne à ce jeu où tous les paramètres sont pris en compte et valorisés: EDF, surprise, qui dans son prix de rachat des actifs de British Energy  qu'elle a payé fort cher,n'avait peut être pas pensé que le pragmatisme de la pensée britannique viendrait autant à son secours. Il n'en reste pas moins qu'il va falloir assumer maintenant avec le renouvellement d'un quart du parc nucléaire britannique de production et la construction avec Centrica de quatre nouveaux réacteurs.

On lui souhaite bonne chance en espérant qu'il lui restera un peu d'argent pour investir dans les quatre réacteurs nucléaires qui vont pas tarder à nous manquer à nous aussi.... 

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CaDerange
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