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CaDerange
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13 décembre 2010

Et si nous n'avions plus assez de "Préteurs" dans le monde?

Nous sommes tellement habitués à vivre à crédit que nous ne nous posons plus la question de savoir qui en face nous prète de l'argent et si nous trouverons toujours suffisamment de " préteurs" pour nous permettre de répondre à nos besoins de financement.

A l"échelle du particulier qui emprunte pour consommer , ce sont les banques ou organismes de crédit qui prêtent, pensons nous, avec l'argent des comptes courant d'autres particuliers déposés chez eux et du capital social de l'organisme. La crise financière vient de nous demontrer que ce schema ancestral n'existe plus vraiment et que les banques prêtent bien au dela des dépots et du capital dont elles disposent. Elles s'empruntent entre elles les unes les autres en fonction du leurs besoins sur le marché interbancaire et c'est la stérilisation brutale de ce marché interbancaire à l'époque de la chute de Lehmann Brothers qui a provoqué la chute de liquidités et la crise de 2008.

Au dela de ce marché interbancaire, il y a les banques centrales qui alimentent en liquidités les autres banques. Mais là c'est en créant de la monnaie et donc en suscitant à terme de l'inflation et l'affaiblissement de la monnaie du pays émetteur, que cet "approvisionnement" du marché bancaire s'effectue. Nous entrons ensuite dans le marché des prêts de pays à pays ou d'économie à d'économie pour prêter aux banques centrales en fonction de leurs besoins d'émission de monnaie. C'est le lien entre le marché financier et les monnaies qui s'apprécient les unes par rapport aux autres en fonction de la force de leurs économies.

Le clé est donc là. Ce sont les économies fortes qui prètent aux économies plus faibles en se faisant rétribuer par le taux des prêts accordés. Nous savons par exemple que c'est l'économie chinoise et ses excédents qui achètent les bons du trésor émis par la banque centrale américaine et que si la défiance dans les capacités de remboursement de tel ou tel état ou banque centrale se traduit par la hausse, qui peut être vertigineuse, des taux des prêts qui leurs sont accordés et à la chute de leur monnaie. Autres gros prêteurs sur le marché mondial, les pays pétroliers dont les excédents gigantesques ont alimentés depuis des années le marché financier mondial.

La BCE a exprimé récemment son inquiétude que l'arrivée massive des états sur le marché financier pour "boucher les trous" de leurs déficits budgétaire(1000 milliards d'euros pour 2011) ajoutés aux 1300 milliards d'euros de besoin de leurs banques pour renforcer leur solvabilité ne viennent perturber fortement ce marché et ne se traduisent par une forte hausse des taux et en fin de compte de l'inflation.Car la variable d'ajustement sur un marché quel qu'il soit quand vous avez plus de demande que d'offre c'est le prix, en l'occurence celui des taux de prêt.A_102

Un étude de McKinsey vient de montrer que nous allons rentrer de plus en plus dans les années à venir dans le monde l'argent rare et donc cher . Les raisons en sont, comme nous venons de le voir, une hausse de la demande des pays industrialisés du fait de la croissance de leurs déficits, couplée à une hausse de la demande en investissements des nouveaux rois de ce monde, les pays émergents, qui après avoir prétés lourdement aux pays industrialisés commencent à investir pour eux même et leurs populations en équipements et infrastructures, routières,énergétiques et industrielles. Ce sera le cas de la Chine qui se tourne vers l'intérieur de son vaste territoire et de l'Inde davantage pour des raisons de développement industriel.

Même les pays pétroliers se sont lancés dans des investissements colossaux qu vont diminuer leurs capacités à nous prêter. Seul élement positif la hausse, inévitable, des cours du pétrole va leur redonner un peu de marge de manoeuvre pour ...nous prêter !

A l'heure actuelle, dit McKinsey,21 pct du PIB mondial est utilisé pour investir. Du fait de cette modification de la demande et des investissements ce seront 25 pct de ce PIB qui seront consacré aux investissements  dans le monde en 2030.De 12 000 milliards de dollars en 2008 à 25 000 milliards en 2030 !!

L'épargne mondiale arrivera t elle à répondre à cette demande? Rien n'est moins sur,d'autant que le vieillissement des populations se traduit par un taux d'épargne plus faible, le pic d'accumulation d'épargne se situant dans la tranche 35/65 ans.

Nous allons nous trouver face à un effet ciseaux classique entre diminution de la ressource et accroissement des besoins.Résultat,une hausse des taux de 1.5 pct en plus sur les vingt ans à venir nous dit McKinsey. A mon humble avis, ce sera même plus....

A suivre    

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CaDerange
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