La grève du samedi.
S'il y a une retombée notable de la bataille contre la réforme des retraites qui se termine, c'est bien...la Grève du samedi !!!
En effet, la grève traditionnelle avait lieu en semaine pour exprimer un mécontentement en embétant les usagers, utilisateurs des services publics, poste, écoles, métros et surtout les transport ferroviaires,TGV, RER ou trains de banlieue.Dans le cas des sociétés privées, les grèves, beaucoup plus rares, se produisent sur le lieu de travail et se traduisent par des pertes de production ou de ventes qui sont censées ennuyer le "patron" ou en fin de compte les actionnaires en affectant, gravement si elle dure, l'équilibre économique des sociétés.L'ennui c'est qu'en affectant le compte d'exploitation des sociétés elle risque d'affecter egalement...l'emploi, ce qui explique qu'elle ne durent en général pas très longtemps, les deux parties ayant un intérêt commun à ce qu'elles s'arrètent.
Or si une grève coute cher à l'entreprise, elle coute également cher au gréviste dont la paye de fin de mois est, en principe, amputée d'autant de journées non travaillées. Quand on s'attaque au mur incontournable du déséquilibre des retraites, il faut que la grève puisse durer longtemps pour avoir une chance d'aboutir et donc elle fera mal aux grévistes et de plus en plus au fur et à mesure qu'elle se prolonge.
Nos syndicats ont donc inventé la grève du samedi, indolore ou quasi indolore pour les grévistes, peu génante pour les pouvoirs publics ou les sociétés et qui peut donc durer aussi longtemps que les grévistes ne sont pas fatigués. Seul inconvénient, elle perturbe les courses du samedi et affecte partiellement les ventes en boutiques. Une grève comme celle que nous venons de vivre n'aurait pas pu durer aussi longtemps sans l'invention de la grève du samedi qui la rend financièrement supportable pour les grévistes.
Bravo donc à cette création nouvelle de nos leaders syndicaux qui est un peu l'équivalent francais du port du brassard noir des japonais qui exprime un désaccord sans pénaliser l'entreprise ou l'économie.