Les français si intéressé que ça par le problème des retraites

J'ai personnellement choisi de regarder le 9 septembre l'émission d'Arlette Chabod, A vous de Juger, sur le problme des retraites qui permettait de confronter sur le fond du problème, le plan du gouvernement et les idées du PS et des syndicats. Une émission de haut niveau qui a permis de se rendre compte de la complexité du problème, de la connaissance détaillée qu'en avait le Premier Ministre, de l'art de la parole de Madame Royal et de l'approche toujours très "lutte des classes et révolution" des syndicalistes. C'est simple, les réprésentants élus de la nation doivent se plier à l'avis de la rue ou des sondages. On devait même faire un référendum sur la question. Quand on voit le pitoyable résultat du dernier en date, celui sur la constitution européenne, je doute qu'un sujet aussi technique puisse être redevable d'une réponse par Oui ou Non.

Si j'en crois ces messieurs, tout le monde en France etait passionné par le sujet, en connaissait les tenants et aboutissants sur le bout du doigt et était prêt à descendre dans la rue autant de fois qu'il faudrait pour exprimer son sentiment violemment contestataire.

Déception pour les participants, je suppose, les jours suivants, les français ne se sont pas précipité sur l'émission pour comprendre le problème et se forger leur propre jugement. Seuelment 12 petits pour cent d'audience pour "A vous de Juger" contre 23pct pour la Cuisine non électorale de Master Chef, 19 pct  et 15pct respectivement pour les policiers "Bones" sur M6  et "Les Incorruptibles" sur la 3 et même 5pct pour Brice de Nice sur W9 infiniment plus drôle il est vrai.

Pas brillant donc pour politiques et médias. Où sont donc passé les 55 pct de français pret à descendre dans la rue pour défendre le système de retraite? Ils avaient déjà tout compris ou préfèrent croire aveuglement l'opinion exprimé par leur parti o leur syndicats sans essayer de comprendre problème et solutions proposées par les uns ou les autres? Une desaffection inquiétante qui ne permet pas de soutenir très longtemps l'option référendum en tous cas.

La suite au prochain numero annoncé, la manifestation du 23 septembre dont on peut se demander quelle légitimité elle aura alors que les députés auront déjà voté.   

Comments

[Gerboise]

J'ai, moi aussi, regardé le débat sur les Retaites animé par Arlette Chabot.En préambule, je dirai à quel point je trouve déplorable d'assister à un tel déni de démocratie (la parole est à la rue au mépris de celle exprimée dans les urnes !) de la part de prétendus "responsables" syndicaux.Pire encore est d'entendre cette énormité soutenue - dans des émissiosn suivantes - par des élus, et non des moindres ( Aubry, Fabius, entre autres ...)dont on pourrait, au contraire, attendre à minima qu'ils défendent les prérogatives que leur accorde la Constitution et combattent toute violation de la loi. Mais, passons ...
Une chose m'a frappé, au delà
. de la maîtrise tranquille et assurée dont a fait montre le 1er Ministre ainsi que de sa parfaite connaissance du dossier;
. du sempiternel verbiage du "moulin à paroles" de Poitou-Charentes qui a, cependant, réussi l'exploit d'engager, contre son gré me semble t-il, le PS dans une promesse vaseuse de retour à la règle des 60 ans, promesse que le PS s'empresserait, dailleurs, d'oublier si, pour notre malheur, il venait à prendre le Pouvoir en 2012 ...
Ce qui m'a frappé, en réalité, c'est l'attitude jusqu'auboutiste de M. Chérèque, leader de la CFDT ! Faut il rappeler qu'en 2003, ce même M. Chérèque, déja leader de la même CFDT, avait été le seul des grands responsables syndicaux à signer la Réforme Fillon sur les termes de laquelle il était d'accord.Cette signature lui avait valu l'ire de ses mandants et le départ de nombre d'encartés CFDT vers d'autres syndicats plus contestataires ...
Depuis - et il l'a encore montré au cours de ce débat - M. Chérèque est devenu le plus jusqu'auboutiste des jusqu'auboutistes, faisant de la surenchère en permanence, se montrant le plus teigneux, le plus agressif dans ses propos... Bizarre, non ?
On ne peut s'empêcher de voir, dans cette attitude, l'effort d'un chef, un temps désavoué par sa base, pour redorer son blason ...
Reste alors à savoir à quel rang de ses préoccupations se place, réellement, la défense des intérêts des salariés ...
J'ai, personnellement, des doutes !