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CaDerange
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31 août 2010

Début de retour à la vie pour la mer d'Aral...Suite

A_064J'avais eu l'occasion de vous relater dans un message du 15 novembre 2008 la catastrophe écologique que constituait la disparition progressive de la Mer d'Aral, cette mer intérieure grande comme deux fois la Belgique, située aux limites de 5 pays d'Asie centrale, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Je vous invite à le relire pour mieux comprendre l'historique de ce désastre qui se poursuit toujours.De manière synthétique,sachez que la mer d'Aral est(était?) alimenté par deux fleuves d'Asie Centrale l'Amour-Daria et le Syr-Daria qui ont été détournés de cette destination ancestrale du temps de Staline par un nommé Sverdlov( à relier à Sversdlosk, nom communiste d'Ekaterinenbourg) pour irriguer les terres arides d'Ouzbekistan et du Kazakhstan pour y produire...du Coton.

Ce qui devait arriver arriva. La mer d'Aral, privée d'approvisionnement en eau, vit son niveau diminuer tous les ans d'une soixantaine de centimètres et sa surface se réduire à une peau de chagrin à moins de la moitié de sa surface initiale. La salinité y fut multipliée par trois, la pêche qui servait à alimenter Moscou disparut (seule la limande réussit à s'accomoder d'un tel niveau de salinité), et la mer se separa en deux morceaux, la petite mer d'Aral au nord et la grande mer au sud et à l'ouest. Le port de pêche d'Aralsk, tout au nord autrefois très actif se retrouva à des dizaines de kilometres du bord de l'eau. Coté culture du coton par contre, ça à très bien marché et l'Ouzbekistan, avec 7.5 millions d'hectares irrigués, en est devenu le quatrième producteur mondial.Ses exportations répresentent 25 pct de la totalité des exportations du pays. C'est dire qu il sera difficile de pouvoir rétablir la situation ante d'approvisionnement en eau douce de la mer d'Aral.

Un espoir était apparu néanmoins avec l'intérêt porté à un projet de reconquète des rives de la la mer d'Aral par....la Banque Mondiale qui avait financé dans un premier temps pour 2.5 millions de dollars la construction d'une digue de sable(!) qui malheureusement, ne résista par longtemps aux tempètes.Elle avait eu l'utilité néanmoins, de démontrer que grace à elle, le niveau d'eau avait pu remonter de manière inattendue, ce qui donna des arguments aux promoteurs du projet pour convaincre la Banque Mondiale d'aller plus loin.

C'est ainsi que fut finalement construit la digue de Kokaral, un ouvrage de 14 km à l'embouchure du Syr-Daria, en dur cette fois. Le résultat en est que le niveau d'eau dans la petite mer d'Aral a commencé à remonter pour atteindre, au dernier pointage, une profondeur maximale de 38 mêtres d'eau.Or les experts hydrogéologues estiment que le niveau à partir duquel la mer d'Aral est encore "sauvable" est de 42 mêtres d'eau.Un bémol cependant, "sauver la mer d'Aral" s'applique à la petite mer d'Aral seulement, pour la grande, il faudrait au moins réduire de 50 pct les surfaces irriguées pour produire du coton...

A chaque jour suffit sa peine néanmoins. Pour l'instant le niveau continue de monter peu à peu et on a vu réapparaitre timidement sur ses berges des canards, des oies sauvages, des hérons et d'autres oiseaux migrateurs en escale.Bravo en tous cas à tous ceux qui ont porté un tel projet et à la Banque Mondiale que l'on n'attendait pas nécessairement dans une telle aventure.

      

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