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CaDerange
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14 août 2010

Retards des EPR: un second Concorde?

Après les retards considérables accumulés pour la construction de l'EPR finlandais attribués abusivement semble t il à l'aspect tatillon de l'organisme de controle finlandais , voici maintenant que EDF nous annonce un retard de deux ans ppur la construction de celui de Flamanville. Et ce, sans, cette fois, un organisme de controle étranger peu coopératif. Alors que se passe t il?A_059

Les chiffres sont cruels en effet. Pour celui d'Olkiluoto, on en est à 3/4 ans de retard et pas loin de 3 milliards d'euros de dépassement du budget initial. Pour celui de Flamanville on en est, seulement dirons nous, à 2 ans de retard et 1.7 milliards de dépassement ce qui portera le prix moyen d'un EPR à 6.0/6.5 milliards d'euros!A_060

Alors? Comme d'habitude, en cas de catastrophe, c'est une accumulation de difficultés qui font que l'on en arrive à de tels dépassements.

Tout d'abord l'EPR lui même, né de la coopération franco-allemande à une époque où l'Allemagne avait pris la décision de ne plus construire de centrales nucléaires, est un empilement de systèmes de sécurité en provenance des deux pays et dont on peut se demander s'il n'avait pas été établi, à une époque où le vert Jurgen Trettin était Ministre, pour rendre dissuasif voire inconstructible la construction d'un EPR.L'expérience des constructions actuelles semble confirmer cette complexité anormale d'autant plus qu'elle n'améliore pas la sécurité du pilotage de la centrale comme l'Autorité de Sécurité Nucléaire française l'a déjà signalé. Un réacteur conçu sans enjeux industriel, quatre ans après Tchernobyl, sans la participation d'un opérateur qui aurait pu en gommer les aberrations et pour satisfaire les anti nucléaire allemands du moment qui de toutes façons n'en aurait jamais commandé un seul. Pas étonnant, donc, que ce soit un mouton à huit pattes.

Autre raison la disparition chez EDF, pour cause de départ en retraite après vingt ans sans emploi, des équipes et du savoir faire qui avait résulté du grand programme nucléaire des années 70/90.L'inactivité, ca use.

Enfin sur le plan de la conduite de chantier, là aussi les équipes capables de gérer un chantier aussi complexe à l'étranger,n'étaient pas légion sur le marché et pas du tout chez Areva. Ce dernier s'est d'ailleurs séparé à mi parcours de son responsable des opérations en Finlande. On aurait peut être pu récupérer un semi retraité de ce type de travaux chez EDF mais de toutes facons l'équipe qui l'aurait entouré aurait été sans expérience aucune.

Globalement donc, c'était un pari perdu d'avance. Allons nous en venir à bout et surtout cette expérience rendra-t-elle le produit, l'EPR fiable et vendable. La réponse est oui à la première question avec du sang et des larmes comme aurait dit Churchill, en clair de l'argent. La réponse à la seconde question est moins sure car le marché du nucléaire s'est coupé en deux, celui, des grand pays industrialisés à composante d'opinion publique fortement écologiste, qui se paiera des EPR ou équivalent et celui des pays moins concernés par l'écologie ou leur opinion publique qui se satisfera des modèles comme celui proposé par les sud coréens à Abu Dhabi.

Un marché que notre équipe de France d'Abu Dhabi avait été incapable d'identifier et auquel l'Atmea de Mistusbishi, Areva et GDF Suez tentera de répondre, s'il arrive à temps.

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