Vive les retraites chapeaux!

L'annonce des décisions quasi prises sur les retraites n'a pas manqué à une figure imposée des exercice politico-gouvernementaux sur le sujet , l'attaque contre les plans de retraites chapeaux dont on nous annonce qu'ils vont désormais être taxés. Je suppose qu'il s'agit de la contribution patronale,- qu'on appelle abondement-, à cette "mise de coté" volontaire des salariés d'une partie de leur salaire pour arrondir leur retraite et non pas d'une taxation du complément de retraites perçu par les intéressés à partir de ces économies. C'est du moins ce que l'on peut espérer des orientations globales annoncées par les pouvoirs publics dans cette reforme, - ne pas toucher aux acquis des retraités-, mais ce n'est pas sur et il faudra attendre des précisions sur le sujet pour en être sûr.

J'avoue ne pas avoir compris cette hargne récente du pouvoir contre ces systèmes de retraite dits surcomplémentaires qui permettent aux salariés du privé d'atteindre, à leurs frais, des taux de retraite identiques à ceux...des fonctionnaires, soit environ 70 pct de leur dernier salaire. Ce qui est bon pour les fonctionnaires ne peut être mauvais pour les non fonctionnaires, n'est ce pas?

Pourquoi donc cette hargne soudaine? Malheureusement pour des questions purement médiatiques et electoralistes. C'est qu'elles beneficient aussi aux grands patrons, ces pelés, ces galeux qui ne servent à rien, et qu'il est alors apparu électoralement habile à  la majorité et à notre Président de récupérer quelques voies en criant haro sur eux. Pas de chance, ca ne les a pas empéché de prendre une veste aux dernières régionales.

Pourtant, la très vaste majorité des bénéficiaires de ces régimes sont des salariés moyens comme vous et moi en général mais pas uniquement des cadres qui bénéficient d'une largesse négociée il y a trente ans au moins entre directions et syndicats à une époque où l'économie marchait bien et permettait la mise en place de tels plans. Depuis, et grace à l'habileté de nos dirigeants à mener notre économie, ils ont quasiment tous été fermés. Pour les sociétés et les salariés les plus chanceux, ils ont été remplacés par une autre forme de plan chapeau, le plan de pension toujours basé sur une contribution du salarié abondé par la société mais dont les sommes collectées sont placées à long terme sur les marchés financiers et demeurent la propriété du salarié, même s'il change de société.Un système qui existe quasiment partout dans le monde mais que nos pouvoirs publics n'ont jamais osé mettre en place en France.

En dehors de l'aspect médiatique de la retraite des hauts dirigeants, de qui se plaint l'état dans cet effort d'épargne à long terme des salariés? De sa participation,-lègère, je vous rassure-, par l'intermédiaire de la non fiscalisation de l'abondement des entreprises? Mais les actionnaires pourraient en dire de même qui voient ces sommes échapper aux dividendes.De voir ces systemes échapper à son contrôe régalien? Dans notre système de "royauté républicaine", c'est une lourde tare en effet.

Que représentent les sommes distribuées au titre de ces retraites surcomplémentaires? Ca varie largement en fonction de la ponction choisie par le salarié, de son poste, de son age et ancienneté au moment de son départ en retraite et de la qualité de la gestion des fonds collectés. Ca peut aller de 5 à 25 pct de la retraite globale mais je n'ai jamais vu un seul cas de salarié à qui cela ait permis d'aller aussi loin en pourcentage de son salaire précédent que ...le systeme de retraite des fonctionnaires. Alors où est le mal? D'autant que, si vous faites le calcul, l'argent prelévé à ce titre sur ces salaires vous offre un rendement supérieur à celui des lourds systèmes officiels.

Je souhaiterai une seule chose à tous les salariés du privé, pouvoir en bénéficier.