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CaDerange
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12 avril 2010

Xynthia: le drame de l'incurrie administrative?

Décidément, la manière dont les pouvoirs publics, l'administration et les politiques ont géré et gèrent les conséquences de la tempète Xynthia du 28 février sur la Charente Maritime et la Vendée est un vrai désastre. Dernière bourde en date, la réculade de Dominique Bussereau , Président du Conseil régional de Charente Maritime et Ministre, sur son projet d'augmentation des impots locaux pour financer les dédommagements prévus pour les malheureux propriétaires touchés par la catastrophe ou par sa gestion administrative

Car enfin toutes ces maisons n'avaient rien d'illégal, elles avaient toutes été batis avec un permis de construire en bonne et due forme.Certaines étaient même centenaires! Et pour avoir son permis de construire, il faut suivre une procédure compliquée qui prévoit la consultation de différents services de l'Etat qui sont censés être compétents sur la "constructibilité" de l'emplacement choisi et donc sur l'absence d'exposition aux dangers naturels, sur le respect des Plans d'occupation des sols, sur celui des standards architecturaux de la région et de l'environnement et sans doute d'autres que j'ai oublié. En particulier les Directions de l'Equipement qui au moment de donner leur accord, devaient savoir qu'à tel ou tel endroit du littoral charentais ou vendéen, on est en dessous du niveau de la mer!! A la fin du processus ce sont les maires qui, tout en montant au créneau aujourd'hui pour se plaindre des pouvoirs publics, ont tous signé en fin de compte ces permis de construire dans des zones dont ils savaient, en natif du pays, qu'elles étaient dangereuses...

Autre domaine dans lequels ils ont une forte responsabilité, celui de l'état des digues et de leur entretien. Nous avons appris à l'occasion de Xynthia qu'il existait des digues privées, des digues appartenant aux communes ou aux communautés de communes, d'autres appartenant aux collectivités locales, régionales ou nationales. Il doit quand même y avoir dans les structures de l'Etat un service chargé de surveiller nos digues et leur état, ou alors c'est une démission de l'Etat encore pire que nous le pensions de ses responsabilité régaliennes. Allez, parions. C'est encore la DDE? Signalons qu'il existe un pays  européen,les Pays Bas dans lequel une vaste parti du territoire est au dessous du niveau de la mer, dont les digues font face à une mer encore plus dangereuse que l'Alantique et qu'apparemment, ils arrivent à les entretenir et à tenir leurs populations à l'abri des catastrophes.

Parlons ensuite de la gestion de l'après catastrophe.Des annonces à l'emporte pîèce qui ont suscité aussitot une grande peur chez les habitants de ces maisons déjà traumatisés par ce qu'ils avaient vécu. Voila  t'il pas que maintenant on leur annonce que leur maison va être détruite et qu'ils seront indemnisé d'une valeur dont on peut penser, connaissant la réputation de l'administration des Domaines,  qu'elle ne reflètera pas necessairement leur valeur vénale et surement pas le cout de leur reconstruction. Au total il en coutera quand même au contribuable, à 250 000 euros la maison, 375 millions d'euros sans compter les couts des démolitions.

L'aspect le plus déplaisant du processus, c'est son absence de transparence. Sur quelle base les zones noires ont elle été établies? A t on bien donné du temps au temps pour les établir? Et l'ont elle été sur la base d'une protection à 100pct contre le tempète centenale, comme sans doute le principe de précaution oblige le pouvoir exécutif à le faire, ou sur des bases plus raisonnables? Et enfin, au lieu d'apparaitre comme une première approche à vérifier sur le terrain, le préfet a fait apparaitre leur définition comme définitive et non négociable !

Or si le pouvoir exécutif ne veut pas que tout ca se termine en jacquerie, il va falloir inévitablement qu'il se décide un jour à négocier. Il y aura, et tout le monde le sait, un nombre de démolition important, mais pourquoi vouloir démolir une maison centenaire ou une qui a à peine été touchée par les eaux?Et pourquoi ne pas mettre en balance à ces destructions,  le renouvellement des digues existantes? Inévitablement il faudra du temps et beaucoup de pédagogie pour que les populations acceptent une telle expulsion. Il faut  argumenter, faire comprendre les mesures et montrer que l'on a essayé de les limiter au maximum.

Tout ceci est quand même un gigantesque gachis administratif du début à la fin. Sans compter qu'il doit y avoir, tout au long du littoral français, d'autres zones ou les dangers sont du même ordre et où l'on a autorisé également la construction de centaines de maison. Consternant !

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CaDerange
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