Régionales: Les français rejettent la crise!

Les élections régionales viennent de se terminer par le constat en rubrique... Les français n'acceptent pas la crise!

C'est du moins mon interprétation du très faible taux de participation enregistré pour cette élection qui me parait en être l'élement majeur. Bien sur les élections régionales, comme j'avais eu l'occasion de vous le dire, sont des élections bizarres dans lesquelles on connait à peine le nom de celui qui mène la liste pour ou contre qui on vote et encore moins celui des listes concurentes. Une élection dont les programmes et les débats se passent au niveau national par les leaders nationaux de nos partis. C'est dire que l'action de nos chefs de régions est peu ou pas connu en dehors des superbes Hotels de Régions qu'ils ne manquent pas de se construire à peine élus. Je les soupconne même de se complaire dans ce rôle d'hommes de l'ombre dans lequel ils n'ont aucun compte à rendre à leurs concitoyens sur leurs programmes et l'exécution de ces programmes. Passons..

Revenons à la question plus fondamentale qui est de savoir pourquoi une telle désaffection des français pour ces élections.Il est vrai que, comme dans toute démocratie, on leur a fait miroiter des promesses toutes plus brillantes les unes que les autres au moment de la campagne des présidentielles."Vous allez voir ce que vous allez voir, votre avenir sera radieux" clamaient en coeur les deux protagonistes de cette élection. Du pouvoir d'achat, bien sur, le chomage en diminution, une protection nouvelle de votre environnement, le redressement économique du pays et de son prestige sur la scène mondiale. Bref, le Bonheur Intérieur Brut pour tous, nouveau graal offert à notre avidité à la place du banal PIB, Produit intérieur brut, mis en place à grand renfort de consultants nobellisés, sans doute payés à prix d'or.

Et puis patatras, la crise est arrivée avec son cortège de peurs et de coupables à clouer au pilori, un art dans lequel nous, français, sommes passé maître. En l'occurence il s'est agit des banquiers, ces pelés, ces galeux, que nous avons du même sauver du désastre pour nous en sauver nous mêmes. Cette défaillance du système financier dont nous avons soudain découvert l'importance extrème dans l'économie à été suivi de la déconfiture de l'industrie automobile, puis de celles des équipementiers, de la sidérurgie, etc etc. Résultat, la montée du chomage, la perte de pouvoir d'achat, la peur au ventre de se retrouver sans ressources,- du moins dans le privé-, et la crainte du déclassement social

Et nous nous sommes aperçu à cette occasion que toute notre classe politique sans exception, ces prometteurs de lendemain qui chantent chèrement payés, n'étaient que des tigres de papiers incapable de maitriser les phénomènes économiques dans un monde globalisés où le poids de la France et de l'Europe( malgré un bon baroud d'honneur de notre Président à la présidence de l'Europe) était devenu minimal.

On s'est aperçu également que l'Union Européenne que ces messieurs et dames nous avaient vendu depuis trente ans, ne faisaient pas le poids face aux nouveaux maitres du monde, les pays émergents et surtout la Chine. Que la nouvelle idole de service du monde, Barack Obama, ne tenait pas la distance et que notre Président, malgré sa pugnacité, avait de la difficulté à surnager dans ce combat de géants.

Rajoutez la dessus un parti pris environnemental qui a coulé en même temps que Copenhague et la taxe carbone, des réformes compliquées comme celle du mille feuilles administratif et battues en brèche par les bénéficiaires du système,une désindustrialisation que la crise nous fait enfin apparaitre au niveau, consternant, qu'elle a atteint, une ouverture tous azimuths peu lisible, la matérialisation d'une France à deux vitesses, le public qui rit et le privé qui pleure, et vous comprendrez qu'il n'y a pas lieu d'être optimiste.Sans compter qu'il y a la pilule amère de la réforme des retraites qui se profile à l'horizon! Même l'Euro, grande réussite de l'Europe, est en danger et pas loin de passer à la trappe.

Alors voter pour des incapables de droite comme de gauche, à quoi bon? La prime au sortant néanmoins qui a eu l'avantage de ne pas être aux manettes au moment de la tempète. Auraient ils pu faire mieux, on n'en est pas sur, mais au moins nous leur donnerons le crédit de ne pas y avoir participé.Et c'est ainsi qu'à mon sens, les Français nous avertissent de leur peur profonde du déclassement dans le concert des nations auquel il voit leur pays se résoudre. On a parlé, mal et de manière exagérement polémique à mon sens, d'Identité Nationale,ces derniers temps. L'un des élements de cette Identité Nationale est d'avoir été l'un des pays maitres du monde, sur le plan militaire, économique et culturel.

L'abstention aux Régionales est un avertissement pour toute notre classe politique,de droite comme de gauche, qu'il y en a assez de cette descente aux enfers qui dure depuis trente ans et qu' ILS doivent trouver le moyen de l'enrayer et de nous faire retrouver, crise ou pas, notre gloire d'antan....