Industrie lourde:redistribution des cartes en extrème orient

L'industrie lourde reine en Extrème Orient, c'est, bien sur, la Construction Navale qui se developpa au Japon dans les années 60 pour y supplanter la construction navale de l'époque répartie entre chantiers navals des pays Européens et des Etats Unis.Une industrie dans laquelle le sens de la collectivité et l'art de l'organisation des peuples asiatique fait merveille. En 1970,c'était fait, le Japon était devenu le pays phare de la construction navale dans le monde.

Mais la concurrence se levait déjà avec les chantiers navals du pays voisin, la Corée du Sud, qui ne tarda pas à dépasser le maître dans cette discipline à partir de 1980 grace au système des chaebols et à l'émergence des chantiers navals les plus importants du monde avec les chantiers Hyundai Heavy, Samsung C&T, Daewoo ou STX, le repreneur des chantiers de l'Atlantique. Or en 2009, le témoin du leadership de la constuction navale vient encore de changer de main au profit....des chantiers navals chinois qui ont engrangés cette année 44.4 pct des commandes mondiales contre 40.1 pct aux chantiers sud coréens.

La différence des couts de main d'oeuvre à l'avantage de la Chine en est la cause et la réaction des chantiers navals sud coréens a été classique également avec leur recentrage sur les bateaux les plus sophistiqués et les plus techniques en laissant aux concurrents chinois les bateaux de base pour lesquels le cout du travail fait la différence.

Ansi donc voici un nouveau domaine industriel pour lequel la Chine vient de prendre le leadership.

Les chantiers navals Sud Coréens ont compris que dans la période de crise que connaissait le transport maritime ,il fallait se redéployer vers d'autres activités industrielles émergentes. Et les voici avec un bel ensemble parti à l'assaut de l'industrie des éoliennes soit pour en construire les mats et hélices, soit pour en construire les turbines qui transforment le mouvement en électricité.C'est ainsi que le premier chantier naval au monde, Hyundai Heavy, vient de signer avec un producteur d'électricité pakistanais pour lui fournir dans un premier temps 50 turbines de 1.6 MW destinés à la première phase de l'installation d'un champ d'éoliennes de 50MW.Le projet total portera à travers tout le pays sur une puissance installée globale de 818MW. Hyundai voit grand car il a prévu de se doter d'installations industrielles capables de produire tous les ans des turbines d'une puissance globale de 800 MW.

Samsung C&T, numero deux de la construction navale, vient lui de signer avec Kepco, l'électricien coréen vainqueur de l'appel d'offre pour les centrales nucléaires d'Abu Dhabi,pour l'installation  au Canada dans la province de l'Ontario d'une ferme éolienne et solaire de 1000 éoliennes qui doit développer 2500 MW de puissance électrique( 1 EPR = 1600 MW).Il en coutera aux deux partenaires 6.7 milliards de dollars d'investissements.

Quand à Daewo Shipbuilding il a choisi une autre approche,celle du rachat dun spécialiste américain, en l'occurence la société DeWind grace auquel le chantier compte s'approprier 15 pct du marché mondial de cette activité d'ici 2020.

Les européens et en particulier le premier fabricant mondial d'éolienne, le danois Vestas n'ont qu'à bien se tenir, les chiens sont lachés.

Quant aux japonais, ils sont les fournisseurs universels de l'extrème Orient et de la Chine en particulier qui est devenu en 2009 leur premier débouché commercial en dépassant désormais les Etats Unis.

C'est un cinquième environ des exportations japonaises qui vont désormais en destination de la Chine, essentiellement des biens d'équipements, des produits semi finis( semi conducteurs) à destination des usines d'assemblage que les japonais y ont massivement installés, des produits chimiques, des engins de construction, ou des instruments scientifiques et optiques.

A destination des Etats Unis, les japonais exportent essentiellement des automobiles.

La boucle est bouclée. Même si les activités industrielles ont procédées à une rotation circulaire entre les grands intervenants, c'est en Extrème Orient que se situe dorénavant le centre de gravité de l'économie mondiale et ce n'est pas près de changer avec la poursuite de la croissance du pays qui sera bientot la première puissance économique mondiale, la Chine