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CaDerange
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21 janvier 2010

Quotas,compétences, boursiers...etc( Suite)

Le débat se poursuit rageusement dans les médias sur la necessité d'augmenter les étudiants d'origine modeste dans nos grande écoles en y imposant des "quotas", ce rémède miracle inventé par les politiques pour que les choses changent.Je vais y ajouter mes propres réflexions comme suit:

  • Tout d'abord sur l'utilisation très curieuse de la sémantique qui fait que l'on en arrive, dans notre pays, à faire réference à une catégorie sociale, mal définie d'ailleurs, par le vocable de "boursiers". Un boursier était à l'origine un élève ou un étudiant d'origine modeste dont les parents ne pouvaient pas financer les études et que la République et la collectivité décidait d'aider financièrement à les poursuivre. Il semble que désormais notre monde politico-médiatique ait introduit une connotation raciale dans cette dénomination comme si les boursiers étaient issus automatiquement de l'immigration. J'espère qu'il continuera à subsister des "souchiens", comme Djamel les a appellé, parmi les boursiers
  • Voila d'ailleurs une solution au problème pratique que je signalais dans mon message précédent du 17 janvier sur le sujet. Il suffira de mettre un B ou un S sur la copie pour que le correcteur sache si vous faite partie de la catégorie des candidats à laquelle il faut donner un coup de pouce ou au contraire avec lequel il faut se monter plus sevère puisque il aura bénéficié, en principe, de conditions familales plus favorables. Et à l'oral alors, on fera au faciès peut être? On voit à quelles absurdités peuvent amener de telles obligations qui mélangent savoir et compétences avec origines sociales
  • Un ancien président de la Conférence des Grandes Ecoles s'est exprimé dans la presse sur le sujet avec quelques reflexions intéressantes. Il a rappellé que l'absence en nombre insuffisant, au gout de certains, de représentants de certaines catégories sociales ou ethniques que l'on essaye de résoudre par le cautère sur la jambe de bois que constituent les quotas n'est que la conséquence de la faillite de notre enseignement sécondaire voire primaire. 80pct en effet des elèves des classes préparatoires aux grandes écoles étaient déjà dans les meilleurs lors de l'évaluation qui en est faite en 6ème. Et l'évaluation des niveaux atteints en 6ème correspond également aux résultats de l'évaluation des élèves en CE2 qui montre un net avantage pour les enfants issus de catégories sociales favorisées. Autrement dit le problème de la représentation inégalitaire de certaines couches sociales dans les grandes écoles existe déjà...au cours préparatoire!
    Ce n'est pas nouveau d'ailleurs, le rapport Langevin Wallon des années 60 disait exactement la même chose en affirmant que, avant même l'age de 9 ans, on pouvait prédire jusqu'ou irait dans ses études tel ou tel éleve individuel!En d'autres termes, c'est dès le primaire qu'il faut aider les élèves qui sont dans des conditions familiales difficiles si l'on veut que quinze ans plus tard leur représentation dans les grandes écoles s'améliorent
  • La Ministre de l'Enseignement supérieur Valerie Pecresse a annoncé des mesures qui vont dans le bon sens, en particulier en annonçant la création de 100 classes préparatoires aux grandes écoles dans les lycées , la gratuité des concours, la création d'internat, de mesures de soutien ou de classes de prépa à la prépa comme l'a fait le lycée Henri IV etc et en transformant le quota de 30pct de "boursiers" en objectif à trois ans.. Lequel objectif est à destination médiatique et n'est pas crédible car il faudra bien trois ans avant que toutes ces mesures puissent étre réellement mises en place(locaux à créer, professeurs de premier plan à trouver, etc  etc). Pour y parvenir, le remède miracle,le grand emprunt....Alors pour qu'elles aient un effet sur le recrutement des Grandes Ecoles...
    Le point positif néanmoins, c'est le volontarisme pour parvenir à accroitre la taille du vivier dans lequel recrutent les grandes écoles. Mais en amont dans le secondaire, voire le primaire on fait quoi?
  • Une expérience présentée comme une panacée et qui frole l'escroquerie intellectuelle est celle de Monsieur Descoings à Sciences Po. Il a effectivement crée une filière d'admission parallèle dans on école en passant des accords spéciaux avec certains lycées de ZEP et en sélectionnant les candidats sur la base de "capacités non académiques", en d'autres termes les capacités d'expression orales de ces candidats.Les diplomés de Sciences Po ayant vocation à faire de la politique, on peut estimer en effet qu'une certaine prédisposition au discours oral et la dialectique est un actif valable pour de tel métiers. Est ce suffisant pour faire de la technique dans l'industrie ou diriger une entreprise, c'est beaucoup plus douteux?  Sinon tous nos délégues syndicaux et nos hommes politiques devraient pouvoir être chefs d'entreprises.... 

Voila où nous en sommes dans ce débat qui approche de sa fin avec une conclusion qui satisfasse la raison. L'économie et les entreprises qui nourrissent la France sont des sujets trop sérieux pour les laisser aux beaux parleurs.Il est quand même intéressant de constater que, que ce soit dans ce débat ou dans celui sur le port de la burqa ou encore sur l'identité nationale, le personnel médiatico-politique,d'un coté comme de l'autre, a réussi à écouter les arguments des parties adverses et que les débats aient permis à l'opinion publique se par accéder à une vision plus documentée et argumentée des positions des uns et des autres qu'à une époque. Peut être la pensée unique est elle,- un peu-, en train de regresser

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CaDerange
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