Copenhague: les fruits ne tombent que quand ils sont murs!

Copenhague vient de se terminer sur un accord à minima c'est à dire sans engagements fermes chiffrés des pays de réduction de leurs nivaux d'émissions. Et les pleureuses de se répandre aussitot sur nos écrans en affirmant qu'ils ne comprenaient pas l'échec de la négociation et en stigmatisant l'égoïsme des intervenants.

Désolé mais je considère moi que ca a été un vrai succés qui nous promet des efforts accrus et des accords contraignants en devenir certes mais dont le principe a été accepté à cette occasion. Les jérémiades télévisuelles des Hulot et Arthus Bertrand viennent de l'habitude des médiatiques de penser qu'il suffit de s'exprimer dans le poste pour que votre opinion devienne accepté par tous,- et qui plus est par le monde entier-, et que ces messieurs qui, j'en suis désolé sont des Yakafaukon, n'ont pas compris l'extraordinaire impact que la correction du problème va avoir sur le niveau de vie des populations et leur manière de vivre. Les politiques qui,eux, gèrent à la fois l'environnement mais aussi la vie et le confort de leur concitoyens dans un système, la démocratie, ou l'électeur final est le maitre et à très court terme, se doivent eux d'y penser.

Pourquoi est ce que je pense que Copenhague a été un succés? Pour quantité de raisons comme suit

• Les gros pollueurs et les nouveaux pollueurs, Chine et Inde, étaient là et ont signé l'engagement final qui, s'il n'est pas chiffré au niveau des engagements de décroissance d'émissions,consiste  néanmoins en la reconnaissance du niveau du problème, de ses conséquences( et pas de ses causes) et en l'acceptation d'un objectif global de maitrise du réchauffement climatique
• Le problème de l'Afrique et celui de la déforestation ont été clairement identifiés et révélés au niveau d'un grand public qui ignore les détails du problème et pourtant va en subir les conséquences dans sa vie de tous les jours. Il est tout à fait essentiel que ceux qui vont sentir la morsure de ces efforts dans leur niveau et manière de vivre y soient tout à fait préparés si on veut qu'ils les acceptent.
• Le montant de la facture à payer par tous mais surtout par les pays développés commence à apparaitre et se chiffrera en centaines de milliards d'euros sur des décennies qui se traduira par un abaissement durable du niveau de vie des pays industrialisés et sans doute par du chomage quels que soient les mirages de l'économie verte que l'on nous présente mais dont on n'est pas sur qu'elle suffira à compenser la chute de l'économie traditionnelle
• On s'est aperçu à ce sommet que nous ne disposons pas d'outils de mesure du résultat des efforts qui vont être fait sur la teneur en CO2 ou en GES de l'atmosphère. Or la mesure de ce résultat est essentiel pour justifier ces efforts, dont il faut répéter qu'ils sont sans commune mesure avec ce qu'on imagine aujourd'hui. Il en existe quelques uns, des satellites comme celui de l'Agence Spatiale Europénne Envisat, ou le satellite japonais Ibuki, mais le satellite OCO, Orbiting Carbon Observatory, de la NASA s'est malheureusement abimé dans l'Ocean à son lancement en février 2009. Encore ces satellites ne mesurent il que la teneur globale en CO2 dans l'atmosphère.
• On s'est aperçu également qu'on ne disposait pas d'un mécanisme de controle fiable des projets de réduction d'émissions au niveau microéconomique. Racheter sur le marché des " droits à polluer" compensés par des projets de nouvelles unités industrielles ou de projets de reforestation par exemple est une satisfaction hypocrite et morale des pollueurs mais dont personne ne vérifie sur le terrain la réalité. Quand on nous dit que les émissions de CO2 de la Conférence de Copenhague ont été entièrement "compensées" qui peut le dire vraiment? D'autant plus que les "droits à polluer" rachetés ne produiront leur plein effet que dans des années quand les projets auxquels ils correspondent, s'ils sont jamais construit, seront opérationnels. Messieurs Arthus Bertrand et Hulot dont les activités héliportées ont été, nous disent ils compensées, sont ils aller vérifier sur le terrain la réalité physique des projets qu'ils ont financés.
  La Chine à cette occasion, grand contrefacteur de la planète et bénéficiaire de nombreux projets de réduction d'émissions dont certains ont été rejetés par l'ONU juste avant la conférence(!), a ressorti à cette occasion son joker, sa souveraineté sur son territoire! Elle ne sera pas la seule et l'expérience du traité de non prolifération nucléaire en Iran montre les limites de tels engagements;

Pour toutes ces raisons, je crois que Copenhague a produit tous les fruits qu'elle pouvait produire mais que simplement comme je le disais en titre, les fruits ne tombent de l'arbre que quand ils sont murs. Copenhague en ce sens les a fait beaucoup murir.

Nicolas Sarkozy et la délégation française se sont beaucoup dépenser pour faire avancer la cause environnementale et il sont à féliciter en bloc.

Ma conclusion, un grand pas en avant de fait dans cette prise de conscience mondiale et beaucoup de travail devant nous pour que le prochain sommet, à Mexico dans un an seulement, puisse être totalement conclusif.