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CaDerange
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5 novembre 2009

Les Français toujours en délicatesse avec l’Economie…

Une étude effectuée par l’Institut de sondage BVA pour le compte du CODICE, le Conseil pour la diffusion de la Culture économique, un organisme, de mémoire, crée par notre ex ministre des Finances Thierry Breton, vient de confirmer l’ignorance des français dans ce domaine. Un sondage parmi les leaders d’opinion (??) politiques, économiques ou médiatiques juge en effet que cette connaissance en économie est « très mauvaise » pour 12 pct de ces opinons exprimées et « plutôt mauvaise » pour 70 pct d’entre elles.

Un ex Premier Ministre en la personne de Michel Rocard avait également exprimé en son temps le drame que cette ignorance de l’économie constituait pour le pays dont les populations ne comprenaient pas les ressorts de la marche du monde. Un autre de nos grands dirigeants, François Mitterrand, juriste de formation, tenait par contre l’économie pour une science négligeable. D’après lui, il suffisait de dire aux acteurs économiques ce que l’on attendait d’eux pour qu’ils s’exécutent. Sans doute avait il oublié de le faire quand en 1983 il fut obligé de dévaluer plusieurs fois après deux années de folles dépenses.

Que faire pour améliorer les choses ? Les mêmes sondés pensent à 90pct que c’est à l’Education Nationale de faire ce travail d’éducation. Las! Pour former il faut avoir soi même été  formé et dominer une discipline. Or un rapport de 2008, tout en jugeant que « l’enseignement des sciences économiques et sociales était un pilier fondamental de la formation du citoyen », jugeait également, sur la base des manuels scolaires, que « les programmes actuels s’intéressaient trop aux aspects sociaux négatifs, pas assez aux réussites de la société et se traduisaient ainsi par l’enseignement de clichés préjudiciables à la manière dont était perçue cette économie ».

J’ajouterais qu’un des défauts de base de cet enseignement est de lier activité économique et sociale en considérant que l’une, l’activité économique a pour finalité le développement social, alors que, dans tous les pays du monde, le développement social est le résultat et la conséquence d’une activité économique prospère. Comme le disait Monsieur Bergeron, grand syndicaliste, pour distribuer, il faut d’abord qu’il y ait du « grain à moudre ».

Notre enseignement, dont les acteurs ont été nourris pendant des décennies à la mamelle des théories marxistes et n’ont jamais pratiqué quelque activité économique que ce soit,  a, bien entendu, d’énormes difficultés à comprendre que c’est le chien( l’économie s’entend) qui remue la queue( le social) et pas l’inverse et à l’enseigner à nos enfants.

Au-delà du seul enseignement, à qui il est aisé de faire porter le chapeau, signalons le rôle déterminant des médias qui, eux aussi nourris à la mamelle du marxisme, et adeptes de la « vente prioritaire » (eh oui ils ont aussi des objectifs commerciaux !) du scoop ou de l’information provocatrice, se soucient fort peu d'apprendre à nos concitoyens le fonctionnement du système économique.

En voici un exemple récent avec un reportage à la télévision appellé "Le salaire de la peur", qui parlait des conditions de travail dans un super ou hypermarché de la banlieue parisienne dans laquelle la direction se débarrassait de différentes caissières les unes après les autres sous des pretextes divers, dont l'appartenance syndicale, et avec la complicité d'autres employées.Les employées concernées exprimaient, chez la psychiatre du travail,leur écoeurement de ces méthodes de leur direction et de leur propre complicité.

   

Reportage intéressant et bien documenté sur certaines méthodes tout à fait condamnables. Est ce pour autant qu'il fallait extrapoler cet exemple dans cette industrie  et généraliser ce probleme de mal être au travail à l'ensemble de l'industrie et du commerce avec un lien suggéré aux suicides qui endeuillent certaines sociétés en ce moment?

Quel image voulez vous que les jeunes aient du monde industriel et commercial qui nous entoure en faisant réference aux cadences infernales comme si elles étaient universellement répandues et imposées aux salariés sans raison autre que l'avidité des actionnaires comme responsable! L'accroissement des cadences et de la productivité sont infiniment plus souvent liées à l'automatisation, à l'amélioration des processus et à des investissements, payés par les dit actionnaires, qu'à l'accroîssement de la vitesse d'exécution de la machine humaine dont on sait fort bien qu'elle a ses limites.

Certains de ces comportements existent, c'est certain. Mais, peut être auraient ils pu aussi s'intéresser aux raisons objectives qui expliquent des conditions de travail parfois limites? La concurrence qui est au coeur du système capitaliste et est à la fois la meilleure et la pire des choses en tirant les prix vers le bas mais aussi en poussant les directions à diminuer les effectifs pour rester compétitif.

Ils auraient peut etre aussi pu s'intéresser aux patrons que l'on ne rencontre pas aux prud'hommes, ceux qui tiennent leur entreprise à bout de bras et sans y gagner grand chose et se refusent, sauf nécessité absolue, à licencier. Et rappeller qu'il existe des actionnaires qui ne touchent pas de dividendes pendant des années, voire parfois perdent leur mise, particulièrement en ces temps de crise.

Et puis surtout dire qu'il n"y a pas d'autres système économique de remplacement au capitalisme, le système communiste, qui fut l'espoir du monde pendant 70 ans, ayant piteusement échoué

Il aurait fallu pour cela qu'ils fassent de la pédagogie et essayent d'expliquer à leurs spectateurs le fonctionnement du système industriel et économique qui nous fait tous vivre au lieu de surfer sur l'air du temps. Bref qu'ils fassent leur métier de journaliste....

 

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CaDerange
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