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CaDerange
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2 novembre 2009

Expansion internationale des entreprises espagnoles: Il y avait tricherie!

L'arrivée de l'Espagne dans l'Union Européenne après des décennies d'assoupissement sous le régime franquiste, était apparu comme un reveil extraordinaire de la belle endormie avec une forte croissance économique continue pour rattraper le niveau d'équipement en infrastructures de l'Europe, améliorer le niveau de vie des populations et réduire le chomage.Les subventions européennes, bien sur, y aidaient beaucoup mais le dynamisme évident des entreprises espagnoles en était une autre raison majeure;

Ce développement entrepreneurial s'effectua naturellement en direction de l'Amérique latine avec laquelle les liens ethniques et linguistiques facilitèrent les choses mais également vers tous les pays d'Europe et dans beaucoup de secteurs où l'on n'aurait pas imaginé les entreprises espagnoles capables de jouer les trouble-fêtes voire de s'imposer comme acteur majeur dans leur secteur au niveau européen.

Ce fut le cas dans le secteur bancaire ou BBVA ou Banco de Santander sont clairement des leaders européens, mais aussi dans l'électricité avec Iberdrola s'emparant de Scottish Power ou encore Endesa avant de perdre sa btaille comme E.ON puis Enel. Ce fut le cas dans la téléphonie avec Téléfonica rachetant O2 en Grande Bretagne et dans les sociétés de Travaux Publics principales bénéficiaire du boom immobilier mais aussi prédateur avisés dans d'autres domaines que le leur partout en Europe. Ainsi en fut il de Ferrovial qui racheta les aéroports britanniques avant d'être mis en demeure par les autorités de la concurrence d'en revendre quelques uns.

Ainsi en fut il également en France avec l'attaque féroce de Sacyr Vallehermoso sur Eiffage qui aurait sans nul doute été absorbé sans la défense tout aussi pugnace de son Président Monsieur Roverato que nous devons remercier d'avoir réussi à maintenir ce fleuron de la construction française( cf le viaduc de Millau!!) au sein de notre industrie.

De temps en temps, il m'était venu à l'idée qu'il devait bien y avoir une explication à cette aggressivité du coté des possibilités de déduction fiscale de tels investissements mais jamais la presse économique n'avait, semble t il, envisagé une telle hypothèse ni investigué dans ce sens non plus que nos pouvoirs publics ne s'en étaient inquièté.

Il apparait aujourd'hui que les attaques de ces nouveaux conquistadors espagnols avaient bien été rendues possibles par des possibilités de déduction fiscales extraordinaires. C'est ainsi que la Commission Européenne evalue aujourd'hui à 30 milliards d'euros les déductions fiscales dont auraient bénéficiés ces entreprises depuis 2002, date à laquelle le gouvernement espagnol avait mis en place un mécanisme fiscal particulièrement avantageux pour favoriser leur développement international. Jugez en plutôt: Ce dispositif permettait de déduire de leurs impots chaque année pendant 20 ans la différence entre le prix d'achat des sociétés rachetées( la valeur de marché) et la valeur des actifs dans les livres infiniment plus faible car liée à la valeur historique de ces actifs dont certains largement amortis!!

La Commission de Bruxelles vient donc d'enjoindre l'Espagne de supprimer ce dispositif à la date de sa saisine(Décembre 2007) mais sans effet retroactif. Seul le rachat mineur, l'année dernière, de Alliance et Leicester par Banco de Santander ne bénéficiera donc pas de cette déduction fiscale;

Il est étonnant qu 'un dispositif de ce type n'ait pas donné lieu à de violentes protestations chez les autres membres de l'Union. En France, en particulier, il ne me semble pas qu'aucun de nos hommes politiques sur la période ne se soit ému de cet avantage donné à notre voisin espagnol pour que ses entreprises puissent s'emparer à bas coût de leurs concurrentes françaises. Peut être étaient ils en campagne électorale pendant ce temps ou n'avaient ils pas bien compris l'enjeu? En tous cas c'est terminé et c'est tant mieux.

Merci donc à la Commission Européenne de s'être substituée à nos autorités pour protéger nos entreprises de l'aggressivité espagnole.    

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CaDerange
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