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CaDerange
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12 octobre 2009

France/Angleterre : encore des approches budgétaires différentes

Décidement nous sommes seuls à ne pas vouloir faire d'efforts budgétaires pour réduire le train de vie de l'Etat. Je vous avais signalé l'approche budgétaire de l'Espagne, pourtant socialiste, dans un message du 7 octobre. C'est aujourd'hui le tour  du leader du Parti Conservateur anglais, David Cameron, qui a toutes chances de devenir Premier Ministre aux prochaines élections de Juin d'annoncer à ses compatriotes "de la Sueur et des Larmes" suivant l'expression célèbre de Winston Churchill dans un tout autre contexte, celui de la seconde guerre mondiale.

 

Et pas qu'un peu puisque, parmi les mesures annoncées pour rétablir l'équilibre des comptes publics, on compte une augmentation de la TVA de 17.5 à 20pct, celles des taxes sur les alcools, le tabac etc, un relèvement de la tranche la plus élevée de l'impot sur le revenu à 50 pct mais également un avancement de dix ans de la date de recul de l'age de départ en retraite déjà entériné à 66 ans. Coté dépenses,un gel des salaires du secteur public et une diminution des effectifs de 20 000 postes la première année. Pour David Cameron, il n'y a qu'une solution à la dérive des comptes publics, que l'Etat se serre la ceinture et rembourse ses dettes !!!

Coté Français,autre approche, on poursuit l'accroissement de la dette avec un budget prévu en déficit de 115 milliards d'euros en 2010 après 140 en 2009.Dans le détail des lignes de crédit de ce budget on note que celui de l'Elysée sera en hausse très modérée de +0.2pct en 2010 mais après une hausse de 11.4 pct en 2009 et que le budget de l'Assemblée nationale et deu Sénat seront maintenus respectivement à 533.9 et 327.7 millions d'euros. Pas vraiment ce qu'on peut appeller un serrage de ceinture! De même les dépenses fiscales, c'est à dire les exonérations de taxes diverses accordées historiquement à certaines professions( journalistes par exemple) ou pour soutenir l'emploi et l'activité économique seront en hausses de 69.1 à 72.2 milliards d'euros. Relance oblige, me direz vous. Certes mais il faudtra trouver un moyen de financer ces 3 milliards supplémentaires et ce ne pourra être que des emprunts supplémentaires sur le marché.

Peu ou pas d'effort sur le déficit abyssal de la Sécurité Sociale qui est prévu passer à 30.6 milliards en 2010 contre 23.5 cette année. Au point que le Conseil d'Administration de la CNAV, Caisse Nationale d'Allocation Vieillesse, a rejété le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale, le PLFSS.

Comment se fait il que des gens aussi intelligents les uns que les autres, dans des pays proches de nous comme l'Espagne ou le Royaume Uni puisse avoir des analyses de la situation aussi différentes et des approches correectrives aussi différentes? Sans doute nous n'en sommes en France qu'à 8pct de déficit par rapport à notre PIB là où les anglais en sont à 13 pct et sans doute la situation du chomage en Espagne est elle plus sérieuse qu'en France. En sens inverse l'Angleterre a l'avantage de pouvoir faire fonctionner sa planche à billet alors que nous ne l'avons plus du fait de l'euro.

Pour nos dirigeants c'est simple, c'est la reprise qui viendra régler le probléme! Un peu simpliste n'est ce pas,et pourquoi cette reprise ne le pourrait elle pas en Espagne ou en Angleterre?

La réalité, c'est que la démocratie est un système bien adapté aux périodes d'expansion où il y a du "grain à moudre" et beaucoup moins aux périodes de récession comme celle que nous vivons où il faut se serrer la ceinture.Et que les échéances électorales, celles des régionales en France en 2010 puis celle de la présidentielle en 2012, empèchent nos dirigeants d'avoir du courage. Comme le disait le professeur Salin, professeur d'économie à l'Université Paris Dauphine, un système comme le nôtre, dans lequel il y a 5.7 millions d'employés et donc électeurs, ne peut se réformer tout seul de l'intérieur....   

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Commentaires
T
L'Italie vient de reléguer l'Angleterre à la septieme place des grandes nations industrialisées...
I
Avec une offre largement supérieure à la demande dans le secteur immobilier, l'economie espagnole sera confrontée à des difficultés plus importantes qu'en France. Relancer son économie prendra bien plus de temps.<br /> A ce jour l'Europe n'est certainement pas encore au bout du tunnel.
CaDerange
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