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CaDerange
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20 mai 2009

Crise Financière:L'Irlande se félicite de sa cure d'austérité.

L'Irlande est un des pays qui ont le plus bénéficié de l'Union Européenne. Ceux qui y sont allés à des intervalles réguliers de temps peuvent en témoigner qui ont vu le pays changer littéralement de visage, d'un pays relativement pauvre au moment de son adhésion à l'Europe à un pays à haut standard de vie, il y a encore quelque mois, avant la crise financière. Car c'est aussi un pays qui s'est laissé le plus prendre dans les filets de la sophistication financière et de la spéculation comme son voisin plus au nord l'Islande ou plus au sud la Grande Bretagne.

Ce qui est curieux, c'est qu'au moment où le pays vivait et bénéficiait des avantages de l'Union Européenne, il a rejeté par référendum le traité de Lisbonne et qu'au moment où, par contre, sa situation économique et financière est devenue infiniment plus délicate, on va lui demander de voter à nouveau pour le mini traité cette fois! Si la réponse du peuple devient cette fois positive, on ne pourra que gloser sur la versatilité des opinions,des peuples et des hommes politiques qui forgent ces opinions dans le système démocratique.

Si je vous en parle, outre l'importance pour l'Union,dans un sens ou dans l'autre, du vote irlandais à venir, c'est parce que Dublin a du adopter une politique d'austérité pour survivre à cette crise extraordinairement brutale chez eux et que leur premier ministre est venu en vanter les mérites chez nous récemment, à l'attention des banquiers français chez lesquels ils veulent " placer de la dette d'Etat" et accessoirement de notre Ministre des Finances, Christine Lagarde.

L'Irlande, face à la crise financière, s'est vu forcée de prendre des mesures d'urgence en nationalisant brutalement au tout début de la crise l'Anglo Irish Bank ce qui a provoqué la critique de ses partenaires européens non prévenus alors qu'avec le recul c'était l'Irlande qui avait pris d'entrée de jeu la bonne décision.Elle a crée également comme va le faire l'Allemagne, une "Bad Bank", c'est à dire une structure de défaisance comme la France l'avait fait du temps de la déconfiture du Crédit Lyonnais, pour libérer son système bancaire de ses mauvaises créances pour, excusez du peu, 90 milliards d'euros d'acifs toxiques.

L'inconvénient de ces mesures pourtant indispensables, c'est qu'elle transfère à l'Etat,- qui se fait payer néanmoins d'une manière ou d'une autre par le système bancaire-,la charge de devoir ce débarrasser de ces actifs et d'emprunter à son nom et à celui de ses habitants pour en compenser la perte.La notation par les agences de notation de la qualité d'emprunteur de l'Etat Irlandais a été dégradée ce qui a eu pour conséquence qu'il est devenu plus difficile de "vendre de l'Emprunt d'Etat irlandais" à des investisseurs st surtout que cela se fait à un taux d'intérêt plus élévé que celui proposé par d'autres pays plus solides financièrement comme l'Allemagne, grande réference vertueuse de l'Union Européenne.

Que peut on donner comme gage de sa capacité à rembourser sa dette à des investisseurs auprès desquels on cherche de l'argent? D'après l'Irlande et son premier Ministre, Brian Lenihan, de l'austérité ! Pour que les investisseurs acceptent de vous preter de l'argent, même à un taux elevé, il faut qui vous lui donniez la preuve de la capacité à rembourser du pays c'est à dire de monter que vos budgets futurs et votre politique budgétaire permettra de rembourser sans peine les emprunts que vous effectuez.

Face à cette exigence, l'Irlande a adopté le mois dernier un budget de rigueur dont la mesure la plus emblématique a été la baisse autoritaire des salaires des fonctionnaires de 6pct!! Pour ceux du privé, ce n'est pas l'Etat qui en décide mais c'est le marché qui l'a déjà imposé.L'Irlande a ainsi réussi d'ores et déjà à placer la moitié des 25 milliards d'euros d'emprunts qu'elle va émettre en 2009 et l'écart des taux avec les emprunts allemands concurrents à diminué;

Si je vous en parle c'est parce que, après avoir sauvé le système bancaire en reprenant ses actifs toxiques, les Etats sont désormais à la recherche sur le marché d'investisseurs qui soient à même de leur fournir l'argent dont ils ont tous besoin. Et le tout en concurrence avec les autres pays qui sont dans la même recherche, chacun avec ses armes pour séduire l'investisseur. C'est la face cachée et la conséquence ultime de cette crise dont le contribuable allemand, irlandais ou français ne se rend pas forcément compte mais qui va dicter la politique budgétaire de nos états pour de nombreuses années et qui risque de se traduire inévitablement à terme par des augmentations d'impots et des baisses de niveau de vie.

L'Irlande devrait avoir un déficit budgétaire par rapport à son Produit Intérieur Brut de l'ordre de 12 pct en 2009 soit le double en gros de celui auquel la France risque d'arriver en fin de compte. Par contre sa dette est de l'ordre de 61pct de son PIB soit meilleur que celle de la France.Et surtout elle a mis en place les efforts d'austérité pour restaurer une crédibilié financière mla en point;

Ca ne veut pas dire qu'il faudrait en arriver à des mesures drastiques comme celles de l'Irlande sur les salaires, mais à tout le moins qu'il faudrait essayer d'aller plus loin dans nos efforts de réduction de notre déficit budgétaire par tous les moyens, réduction d'effectifs et baisse de niveau de vie de nos instances. Ce que notre Président, pour des raisons qui le regardent, n'a jamais eu le courage de faire. Et ce que nos parlementaires et nos instances administratives n'ont jamais su faire. Sinon ce sera le marché financier qui le fera à notre place et au détriment de l'investissement productif       

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Commentaires
D
On ne répétera jamais assez que le problème structurel de la zone Euro est l’absence d’une union politique forte qui serait responsable du suivi d’une politique monétaire européenne. Une telle union assurerait la coordination souhaitable des politiques économiques et fiscales évitant ainsi les divergences que nous avons constatées. Cela impliquerait enfin la création d’un mécanisme de transferts financiers susceptibles de résoudre les prochaines crises financières.
CaDerange
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