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CaDerange
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4 avril 2009

Crise: c'était bien un problème de régulation...

Tout le monde se flatte des résultats du G20 et des décisions( de principe) qui devraient permettre d'encadrer la planète financière, les Hedge Funds, les paradis fiscaux, les regles comptables et le "hors bilan", etc.

Une preuve, s'il en était besoin, que le grand défaut dans le fonctionnement des marchés financiers qui a provoqué la crise financière puis industrielle que nous connaissons etait bien l'absence de régulation de ce fonctionnement et le manque de réactivité des pouvoirs publics internationaux à l'inventivité des petits génies de la finance.

Quand je vois le lynchage médiatique auquel est soumis le monde de l'entreprise, qui nous fait tous vivre, par les politiciens et la sphère médiatique, je trouve franchement indécent leur attitude.On nous dira,- en France-, que s'il n'y a pas eu de régulation suffisante c'était parce que le monde anglo saxon n'en voulait pas. Il y a une part de vérité dans cette affirmation mais avez vous entendu une seule fois un homme politique français, de droite comme de gauche, sur ces 25 dernières années se plaindre de l'absence de régulation qui allait nous mener à la faillite?Jamais bien sur. En avez vous entendu parler durant la dernière campagne législative? Vous non plus, jamais?

Par contre la nouvelle norme comptable IFRS a bien été entériné par les pouvoirs publics français. Et les Hedge funds opéraient bien sur la place de Paris au vu et au su de l'Autorité des Marchés Financiers qui se félicite aujourd'hui des mesures prises.La dernière faillite d'importance mondiale d'un Hedge fund, le LTCM date de 1999. Qu'avons nous fait depuis sur le plan reglementaire  pour en empécher une nouvelle? Strictement rien! Quand à la liste des paradis fiscaux elle n'ést pas nouvelle, elle a été établi il y a plus de dix ans par un organisme international. Il me semble même que c'était la Commission de stabilité financière qui dans ce cas aurait déjà existé. La liste, c'est bien, par contre nous n'avons absolument rien fait en dix ans contre ces paradis financiers.

Il semble aujourd'hui que nous sommes devenus subitement intelligents et que nous avons tous ensemble identifiés des remèdes aux maux qui frappent la finance. Pour autant était il impossible d'y réfléchir avant et de proposer ces solutions?Sans doute avons nous aujourd'hui la pugnacité personnelle de Nicolas Sarkozy pour aider à faire passer ces idées, mais il n'était interdit à personne de nous alerter sur les risques que nous encourions à l'époque. Force est de constater que cela n'a pas été le cas.

Nous étions par contre bien satisfait que l'économie américaine tire le reste du monde à sa suite à grand coup de subprime parce que sinon il aurait fallu que nous mêmes, européens, mouillons le maillot, notre maillot, pour que l'économie mondiale redémarre. Nous en sommes d'ailleurs toujours là à attendre que le grand frère américain, et desormais chinois, redémarre son économie pour que la notre veuille bien redémarrer également.

Dernier point les fameux bonus, stock options et parachute dorés ne sont pas nouveau.Les députés, tous les députés à l'unanimité sans exception, de droite comme de gauche se sont gaillardement votés à l'initiative de Michel Debré,il y a deux ans, un parachute doré qui en cas de non réélection leur assure "à vie" 10 pct de leur salaire de députés soit 1390 euros/mois plus 60 mois( 5ans, le temps d'arriver à l'élection suivante pour tenter à nouveau sa chance!) de salaire fortement détaxés à 6952 Euros brut le mois sans rien faire.

Bref, les résultats du G20 sont là et il faut s'en féliciter. Mais nos hommes politiques sont bien hypocrites de mettre au pilori l'entreprise alors qu'eux mêmes n'ont jamais rien fait pour règlementer le systeme.

Incidemment il reste à appliquer ces belles recommendations car le G20 n'a aucune autorité pour imposer quoique ce soit aux pays autour de la table et encore moins aux paradis fiscaux....Messieurs, nous vous attendons au pied du mur désormais!

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Commentaires
I
Bien sur, la confiance sur la solidité du marché laissait penser qu'il rapporterait toujours plus d'argent.<br /> Les limites ont été franchies.
Z
Il y a une chose dans tous ces discours, y compris le vôtre qui me dérange.<br /> On accuse le problème de régulation, les pouvoirs publics, les états, les dirigeants gouvernants à coups de "y a qu'à, faut qu'on", mais on semble oublier l'origine de cette crise.<br /> Elle ne serait pas arrivée si les contrats de prêts américains à taux variable n'avait pas mis les emprunteurs américains dans des situations de "faillite" personnelle en raison de hausse de taux d'intérêts déraisonnables, rendant les opérations iniques et imprévisibles pour les emprunteurs. Quand un prêt à 800 $ par mois se transforme en prêt à 2000 $ par mois, c'est dans les contrats de prêt qu'il faut peut-être aller aussi chercher la cause de la crise des subprimes.<br /> Que la titrisation ait conduit à la dissémination c'est une chose. Que les contrats permis par la Loi américaine aient conduit à cette crise, c'est une certitude. Sans ces contrats iniques, il n'y aurait pas eu cette crise. Nos contrats français permettent de limiter les hausses de taux d'intérêt à un plafond maximum. Le nombre d'échéance est éventuellement augmenté, mais la mensualité ne varie que très peu, ce qui ne met pas en danger la capacité de remboursement de l'emprunteur. Les contrats américains ont conduit à cette situation actuelle. La régulation, elle a besoin d'être là-bas, aussi.
CaDerange
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