720 licenciements à Grenoble, 72 000 recrutements de fonctionnaires à Paris
Il se trouve qu’en même temps qu’on annonçait les 720 licenciements chez Caterpillar à Grenoble( avec retenue en otage des dirigeants),je me trouvais à la Défense
La France
Pourquoi me direz vous, vous devriez même en être satisfait puisque cette embauche va aider à limiter la hausse dramatique du chômage ?
Sur le fond un poste de fonctionnaire vaut bien un poste d’employé de Caterpillar, c’est exact. A ceci prêt néanmoins qu’un emploi dans le privé génère des ventes, du profit et donc crée de la valeur ajoutée sur laquelle l’Etat et les organismes sociaux, d'ailleurs, prélèvent leurs dîmes. Alors qu’un fonctionnaire, dont je ne nie absolument pas l’utilité, ne génère à court terme que des dépenses qu’il faut assumer au jour le jour avec la valeur crée par l’industrie. Sur le long terme, la contribution du fonctionnaire est tout aussi essentielle que celle de l’employé d’industrie puisque c’est lui qui assure l’éducation, la défense, l’administration et toutes les taches qui fournissent à l’industrie le personnel formé et l'environnement dont elles ont besoin pour pouvoir prospérer et …payer les fonctions régaliennes de l’Etat.
Mais pour que l’industrie puisse vendre et en particulier exporter, il faut qu’elle soit compétitive c'est-à-dire que ses prix de revient ne soient pas plombés par le coût des services de l’état. Imaginez d’ailleurs qu’il n’y ait que des fonctionnaires et pas d’industrie ou de services privés et vous verrez qu’un tel modèle économique ne peut tenir.
Il se crée en ce moment un fossé qui s’élargit de plus en plus entre les salariés du privé qui souffrent tous les jours, vivent la peur au ventre et attendent, quoi d’ailleurs, et ceux du public qui vivent le chômage des autres sans y participer puisqu’il ne participe pas à son financement. En plus, ce sont leurs représentants qui sont largement majoritaires dans les instances qui nous gouvernent et ont de la peine à comprendre leurs souffrances
Ce qu’attendent les salariés du privé que l’on jette à la rue, ce n’est pas des fonctionnaires en plus dont le coût charge encore la barque des prix de revient mais de la relance qui permette de faire repartir les usines qu’elles soient d’automobile, de matériel de TP ou de tout autre matériel consommable.
C’est ce que disent d’ailleurs les Etats-Unis et l’opposition. Là où le bat blesse, c’est que la France
En France depuis l’annonce du plan de relance par le Président le 1er décembre, je ne suis pas sur que les salariés dans les usines ait eu la sensation que ce plan allait les sortir de la crise. En trois mois, on ne sait pas vraiment ce qu’il en ait advenu, le ministre nommé pour le mettre en œuvre, grand bavard s’il en est, est devenu totalement muet. On a l’impression qu’il faudra des mois et des mois pour que ce plan commence à avoir de l’effet. Seul élément positif pour cette relance, la prime à la casse qui soutient l’industrie automobile. Mais ça ne suffit pas à rassurer les salariés de toute l’industrie.
Notre Président a eu le grand mérite durant son mandat comme Président de l’Union Européenne de lancer véritablement le G20 qui a une bonne chance de juguler à terme la crise que nous vivons. Par contre, à mon sens, il n’a pas,- ou n’a pas pu-, mettre en place la relance qui était nécessaire à la juguler chez nous dans l’industrie.