Affaire Siemens et tentation allemande pour l'Est.

J'ai eu l'occasion de vous faire part dans un message du  12 mars 2009 sur le lachage de Areva par Siemens de ma consternation sur cet évènement qui représente pour l'Europe une occasion manquée majeure de promouvoir l'industrie européenne du nucléaire. Un lachage qui dans l'optique d'un Siemens, société privée fatiguée de courir après un Areva visiblement peu coopératif à son gout, etait tout à fait logique. Siemens récupèrera une partie de capital immobilisé sans résultat et pourra ainsi se redéployer dans l'énergie nucléaire avec un partenaire que l'on peut escompter plus volontariste. Le message est clair pour le marché du nucléaire, Siemens est de retour.

Areva et sa présidente  nous assurera certainement qu'elle était tout à fait coopérative avec son partenaire. Désolé, ce qui compte c'est la perception qu'en avait ce partenaire, et pour elle, sa société et nous mêmes en tant qu'actionnaires  et contribuables, c'est un échec majeur. Notre Président si prompt à demander aux acteurs du privé de démissionner, ne va pas manquer de lui demander sa démission d'autant plus que j'ai cru comprendre qu'elle avait tenté de mettre sur le compte des (mauvaises) relations francoallemandes cet echec.

Pour l'Allemagne et sa chancelière, dont je suppose qu'elle avait été informée par Siemens préalablement à l'annonce de ce désengagement, c'est, ce me semble, un retournement de politique pour se rapprocher de l'est européen au détriment de l'Union européenne. Une tentation "prussienne" qui  avait déjà eu l'occasion de se manifester à divers moments de l'histoire de ce pays.Un revirement de politique qui, dans la mesure où l'Allemagne avait pris la décision de sortir du nucléaire, ne représenterait pas une décision stratégique majeure si elle s'en tenait là. Mais justement, les prochaines élections allemandes seront une occasion de "revisiter" la question du nucléaire avec en principe la chancelière et son parti pour la relance du nucléaire.

Si, comme il semble probable, son parti les remportait,nous aurions à terme une double dépendance énergétique de la plus importante puissance économique de l'Union à l'égard de la Russie. Celle de l'industrie nucléaire voire de son combustible l'uranium , en plus de celle du gaz....

Est ce vraiment cela que nous souhaitons et un axe franco allemand fort ne méritait il pas quelques efforts?

Monsieur Poutine en tous cas doit bien en rire....

NBaa/ On parle désormais de l'entrée de fonds souverains du Golfe Persique dans Areva ce qui est une bonne idée "commerciale" pour placer des réacteurs dans cette zone mais pas une alliance stratégique de l'importance qu'avait celle de Siemens.
bb/Madame Merkel est une femme politique née en Allemagne de l'Est. ceci influence peut être cela