Areva où tu vas(suite)? Les réacteurs

Après l'industrie minière et l'enrichissement, l'étape suivante dans les métiers d'Areva réside dans le developpement du concept du coeur du réacteur nucléaire, sa production et sa commercialisation aux opérateurs electriciens dans le monde. C'est la partie la plus importante d'une centrale nucléaire et celle qui est la plus critique pour la sécurité globale de la centrale.

Areva a lancé récemment son réacteur EPR, un réacteur dit de troisième génération mis au point en unissant les expériences des opérateurs allemands et français. C'est un réacteur d'une puissance de 1600 MW, la puissance la plus élevée d'un réacteur sur le marché. C'est également le seul réacteur de cette génération qui est en cours de construction à deux exemplaires dans le monde, en Finlande et en France. La fabrication de ce réacteur est effectué par sa filiale Areva NP dans laquelle l'allemand Siemens detient 34 pct du capital.

Le nombre de réacteurs en projet à l'époque de mon dernier recensement sur le sujet qui date de mon message du 20 aout 2007 se montait à environ 180.On estime aujourd'hui que d'ici 2030 ce sera pas moins de 400 centrales nucléaires nouvelles qui seront en construction dans le monde. La faute au réchauffement climatique qui rend indispensable le recours à cette energie à faible emission de CO2,  seule capable, contrairement aux éoliennes et au photovoltaique, de fournir les besoins massifs et permanents dont le monde a besoin.

Les besoins se subdivisent en réacteur de seconde génération pour les réacteurs en construction immédiate, en réacteurs de troisième génération/1600MW dont l'EPR est le seul exemple en construction dans le monde et en une version de 1000MW en développement avec Mitsubishi pour les pays ayant besoin de moins de puissance.Les concurrents de l'EPR sont le AP1000 de Toshiba/Westinghouse, le réacteur à eau bouillante ABWR de Géneral Electric qui s'est allié avec le japonais Hitachi dans ce domaine et ...un réacteur russe de Atomstroyexport le VVR 1000 celui de la centrale de Busher en Iran.

Depuis ce recensement un certain nombre de projets se sont traduits par des commandes fermes dont pour Areva celui de Finlande qui lui crée beaucoup de soucis,les deux commandés en Chine par CGNPC et les deux EPR français.Sans compter tous ceux pour lesquels des accords pour des négociations avancées ont été conclus dont deux en Inde pour mise en service en 2016, ceux prévus être mis en service dans le golfe Persique par GDF Suez et Total et ceux (quatre centrales EPR minimum)résultant de l'accord récent franco italien.Sans compter non plus les possibilités de développement pour le dessalement d'eau de mer. Bref ce sont pas moins d'une dizaine d'EPR qui devraient voir le jour dans les dix ans à venir et une cinquantaine sur les trente ans à venir !!!

Pour repondre à une telle envolée de la demande, il faudra investir lourdement dans de nouvelles capacités de fabrication, recruter lourdement et gérer de nouveaux partenariats car chacun des pays qui entrent dans le nucléaire veulent en partager le technologie.

Un challenge tout à fait considérable pour Areva que de passer de sa taille actuelle, modeste en chiffre d'affaire, à une société 5 à 7 fois plus grosse,et implantée partout dans le monde.

A suivre