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CaDerange
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16 février 2009

Séquestration du CO2: Et la Géoingénieurie?

Les recherches sur la séquestration du CO2 n'avancent pas beaucoup. Il est vrai que c'est un sujet difficile car d'une part on ne peut capturer le CO2 qu"aux endroits où il est émis en grande quantité, cheminée de four ou d'usine, mais pas lors des émissions diffuses comme celles qui sortent des pots d'échappements de nos automobiles. Les possibilités de capture de ce gaz sont donc très limités en pourcentage par rapport à la totalité du CO2 émis dans le monde.

Celle de séquestrer ce CO2, une fois capturé, dans un réservoir donné, généralement souterrain, est également limité car les sites adaptés pour ce faire sont limités en nombre et de capacité faible par rapport à tout le CO2 que nous produisons.Les gisements pétroliers ou gaziers dont on a extrait le pétrole brut ou le gaz sont des reservoirs intéressants mais il ne sont pas facilement accessible pour la plupart d'entre eux ( grande profondeur, gisements off shore) et ne sont pas non plus nécessairement étanches.Ce sera dans tous les cas une opération couteuse, de l'ordre d'une soixantaine de Dollars pour sequestrer un baril de CO2.Autant dire que même au niveau auquel est rendu actuellement le baril, de l'ordre de 35/40 dollars, ce surcout considérable rend la séquestration peu attractive. Sans compter les effets secondaires toujours  possibles( fuite et acidification des océans).En tout état de cause, cela restera une possibité limité en quantité de retirer ce CO2 de notre atmosphère.

D'autres recherches ont donc lieu pour étudier et développer d'autres méthodes basées sur des principes totalement différents de celui qui consiste en sa capture physique au sortir des cheminées et sa sequestration en reservoir.Certaines ressortent de la technique dite Géoingénieurie qui vise à traiter le problème globalement pour la planète entière.Une technique dans laquelle les scientifiques jouent un peu à l'apprenti sorcier car nul ne connait les effets secondaires qu'elle peut engendrer

La dernière en date est basée sur la constatation faite dans l'Océan Austral que dans certaines zones de l'océan(Iles Kerguelen,Crozet ou Georgie du Sud), on assiste à une floraison surprenante d'algues microscopiques reconnaissable même par satellite. Il a été découvert que cette floraison se produisait dans certaines zones dont les eaux étaient riches en fer et en sens inverse ne se produisaient pas dans les zones pauvres en fer.Or la production de ces microalgues en quantité importante permettrait sans effort de capturer des quantités considérables de CO2. On parle de 1 milliards de tonnes de CO2 par an, des quantités sans commune mesure avec celles piégable avec nos techniques classiques, et des couts de piégage quasiment nuls.

D'où l'idée d'ensemencer l'Océan avec des particules de fer.C'est l'Institut de recherche allemand Alfred Wegener qui essaye de développer cette technique en mettant en oeuvre une expérience en vrai grandeur dans l'Atlantique Sud, proche des côtes argentines.Il s'agit d'ensemencer 300km2 d'océan avec du sulfate de fer sous forme de nanoparticules et de constater in vivo ce que cela donne.Làs,le bateau chargé de l'ensemencement, le Polarstern, était à peine arrivé sur place que le ministère de l'Industrie allemand, sous pression de son collège de l'Environnement, lui même sous pression des ONG écologiques, lui interdisait un tel déversement. Pour une expédition qui se préparait depuis un an, il était peut être un peu tard pour l'interrompre! Mais c'est ainsi, les politiques ignorent ce genre de contingences. Il fallut donc attendre en faisant des ronds dans l'eau qu'une instance supérieure vienne trancher le débat. On découvrit finalement que la dite expédition en contrevenait pas aux regles de l'ONU et donc un OK final fut donné.A suivre maintenant pour en connaitre les résultats

D'autres chercheurs en laboratoire nous disent que le cycle du fer est plus compliqué que la constatation basique qui en a été faite et que d'autres facteurs interviennent dans le processus comme la lumière ou la variété de phytoplancton.Et que donc cette expérience était inutile. Est ce un accès de complexe NIH (Not Invented Here/c'est pas moi qui l'ai inventé) ,une jalousie entre chercheurs ou du dogmatisme anti géoingénierie, je ne sais. Je ne vois pas pourquoi cela interdirait néammons de tenter l'expérience.

Il existe d'autres suggestions de pratique de Géoingénieurie suggéres par les uns ou les autres. Ainsi le Prix Nobel de Chimie,le néerlandais Paul Crutzen, suggère, lui, de répandre du sulfate de fer dans la stratosphère qui agirait comme réflecteur des rayons du soleil. Autre possibilité, couvrir nos déserts de panneaux photovoltaiques qui absorberaient l'énergie solaire en la transformant en plus en électricité. Les idées ne manquent pas mais le principe de précaution veille à les étouffer dans l'oeuf !

A suivre donc.

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Commentaires
Z
Et quant à l'acidification des océans... avant qu'on atteigne les limites de l'effet tampon, vu le volume des océans, on a le temps. L'imaginer me semble illusoire.
Z
Dès qu'on aura compris la capacité naturelle de la nature de recycler le carbone, on cessera cette industrie ruineuse et sans doute vaine qui consiste à chasser le CO2. Rien que le krill absorbe la production des automobiles de la plan!te, et ne parlons pas de la sédimentation. Le carbonate de calcium, c'est du CO2 recyclé.<br /> Quant à l'idée de vouloir séquestrer le CO2, j'ai un peu l'impression qu'on veut brûler de l'eau ou faire évaporer de la vapeur... D'un point de vue chimique, arriver à un stade d'oxydation supérieur me semble ... idiot. Alors soit à restituer de l'énergie au CO2, je ne vois pas comment faire. Donc ça risque d'en produire tout autant. La thermodynamique est assez formelle sur ce point.
CaDerange
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